Vitry-sur-Seine : plainte de quatre familles après l'interpellation de leurs enfants de 14 et 15 ans
« Ah, mais vous êtes pédés en fait, c'est ça ! », leur auraient notamment lancé les policiers municipaux qui auraient aussi, selon les quatre jeunes interpellés, proféré des injures à caractère raciste.
Quatre familles de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) ont déposé plainte pour « détention arbitraire » et « injures à caractère raciste et homophobe » après l’interpellation le 26 mai de leurs enfants de 14 et 15 ans, a-t-on appris mercredi auprès de leur avocat.
Les faits se sont déroulés mardi 26 mai en début d’après-midi dans cette ville de la proche banlieue parisienne, selon Me Jérôme Karsenti, confirmant une information de Mediapart et France Inter.
Ce jour-là, quatre collégiens, dont deux d’origine maghrébine et un jeune noir, font l’objet d’un contrôle de police alors qu’ils se trouvent dans un parc.
« Ils sont menottés en pleine rue pendant deux heures avant qu’une voiture de la police municipale ne vienne pour les emmener au commissariat du Kremlin Bicêtre », précise Me Karsenti.
« On leur parle vaguement d’un vol qui se serait déroulé la veille mais il n’y a pas de motif d’interpellation », assure l’avocat.
Insultes homophobes et racistes
Trois jeunes sont alors transportés au commissariat dans la voiture de la police municipale. C’est là qu’ils affirment avoir reçu des insultes homophobes et racistes. « Ah, mais vous êtes pédés en fait, c’est ça », leur aurait lancé un policier.
L’un d’eux affirme aussi avoir été giflé par un des policiers.
Le quatrième jeune est transporté dans une autre voiture.
Sollicitée, la police du Val-de-Marne n’a pas souhaité faire de commentaire.
Les parents, eux, affirment ne pas avoir été prévenus de la garde à vue de leurs enfants : « On était mort d’inquiétude, nous n’avions aucune information, absolument rien. Toute la procédure a été faite sans que nous ne soyons dans la boucle », explique Mohand Bakir, père d’un des jeunes.
« Mon fils a 14 ans. Comment est-ce possible qu’on ne nous prévienne pas ? Encore aujourd’hui nous ne savons pas pourquoi nos enfants ont été arrêtés », poursuit-il.
Les quatre jeunes seront relâchés le lendemain soir sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux, selon leur avocat.
Sollicité, le parquet de Créteil n’a à ce jour pas reçu les plaintes des familles.
Trois jours plus tard, un des jeunes affirme qu’il a été menacé dans la rue par un des policiers contre lequel il avait déposé plainte.
Une conférence de presse avec les familles des jeunes est prévue jeudi soir à 18 heures à Ivry-sur-Seine à la permanence de la députée insoumise Mathilde Panot qui a accompagné parents et jeunes dans leur parcours judiciaire.
Avec l’AFP
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