La France recule dans le classement des pays LGBT-friendly en Europe
D'après la Rainbow Map 2020 de l'ILGA-Europe, la France continue de reculer du classement des pays LGBT-friendly du continent, quittant pour la première fois depuis 2013 le top 10.
L’association ILGA-Europe a établi son classement annuel « Rainbow Map » des 49 pays européens, sur la base de l’engagement de chaque nation en faveur des droits LGBT+.
Dans le classement, chaque pays se voit attribuer un pourcentage en fonction de sa position dans six domaines clés : égalité et non-discrimination ; famille ; crimes de haine et discours de haine ; reconnaissance juridique du genre et intégrité corporelle ; la société civile et asile.
La liste de cette année désigne l’Azerbaïdjan comme pays le moins LGBT-friendly d’Europe avec un score de seulement 2,3 %. Les autres pays en bas du classement sont la Turquie (3,8 %), l’Arménie (7,5 %), la Russie (10 %) et la Pologne (16 %).
À l’inverse, Malte domine le classement pour la cinquième année consécutive, avec un score de 89 %. Elle est suivie de la Belgique et le Luxembourg (73 % chacun), le Danemark et la Norvège (68 % chacun) et l’Espagne (67 %).
La France, 13ème pays LGBT-friendly d’Europe
Cette année, la France chute dans le classement Rainbow Map, et arrive à la 13ème place. C’est la première fois depuis l’adoption du mariage pour tou.te.s que le pays quitte le top 10 des pays LGBT-friendly en Europe.
L’ILGA détaille les critères pour la France. En ce qui concerne l’égalité et la non-discrimination, le pays obtient seulement 48 %. L’association cite notamment le rapport de SOS homophobie de 2019, qui a recensé près de 2 000 cas de le harcèlement et la discrimination à l’encontre des personnes LGBT+.
Bilan mitigé pour les familles
Pour le critère famille, le bilan est mitigé avec 57 %. L’ILGA mentionne la loi de bioéthique, qui a ouvert la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et femmes seules. Elle rappelle cependant les lacunes de cette loi. Les personnes trans et intersexes n’ont pas accès à la PMA, les règles pour les couples hétérosexuels et homosexuels sont différentes. Ainsi, seuls les couples de même sexe doivent établir une « déclaration commune anticipée de filiation ».
La France obtient 100 % pour la société civile, 51 % pour les crimes de haine et discours de haine, 60 % pour la reconnaissance juridique du genre et l’intégrité corporelle et seulement 33 % pour l’asile.
L’ILGA propose trois mesures pour améliorer la situation en France en ce qui concerne les droits LGBT+. Elle suggère de voter une loi pour permettre aux couples de même sexe d’avoir « accès à l’adoption conjointe et à l’insémination médicalement assistée ».
Mineur.e.s intersexes
Elle mentionne également une interdiction des interventions médicales sur les mineur.e.s intersexes lorsque celles-ci n’ont aucune nécessité médicale. Enfin, elle recommande l’adoption d’un cadre juridique sur la reconnaissance du genre, « fondé sur un processus d’autodétermination exempt d’exigences abusives » (telles que la stérilisation, la dysphorie de genre ou toute intervention médicale) et sans discrimination fondée sur l’âge.
Face à cette chute inédite, HES estime que le pouvoir est responsable : « Les LGBTI n’existent pas vraiment pour ce gouvernement et Macron »
De son côté, l’Inter-LGBT « rappelle l’urgence de renouveler le plan national de lutte contre la haine et les discriminations anti-LGBT, co-construit avec les associations et ainsi donner une vision politique ambitieuse sur le long terme ».
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