L'activiste trans latinx Lorena Borjas meurt du coronavirus
Lorena Borjas, la « mère de la communauté trans latinx » à New York est décédée lundi matin du coronavirus. Elle avait 60 ans.
Lorena Borjas était connue comme la « mère de la communauté trans latinx » dans le Queens à New York. En tant que survivante de la traite d’êtres humains, elle a consacré les 30 dernières années de sa vie à protéger les personnes trans de la traite, de l’esclavage et de la violence.
Sa mort a été confirmée par une diplomate de l’État de New York, Catalina Cruz. Elle a qualifié Lorena Borjas de « grand être humain » et a déclaré que sa mort est « une grande perte pour notre communauté ».
Lorena Borjas, la « mère de la communauté trans latinx »
Lorena Borjas avait immigré aux États-Unis depuis le Mexique en 1981, d’après Telemundo. Elle est devenue militante pour les droits des personnes trans à New York, en particulier de celles et ceux qui ont été victimes de la traite et d’autres formes d’exploitation.
Elle a aidé les femmes trans à obtenir une représentation juridique, des traitements hormonaux et des tests de dépistage du VIH. Elle leur a également ouvert son petit appartement dans le Queens, abritant jusqu’à 20 personnes à la fois. Un grand nombre de femmes qu’elle a aidées étaient des immigrées exclues et stigmatisées par leur famille.
« Nous étions des femmes sans famille et qui avions fui nos pays, persécutées pour avoir exprimé notre identité, pour être nous-mêmes »
« Nous étions des femmes sans famille et qui avions fui nos pays, persécutées pour avoir exprimé notre identité, pour être nous-mêmes », a-t-elle déclaré à El Diario en 2017. « Ici à New York, nous n’avons pas eu la vie et la liberté dont nous rêvions. Nous avons également subi des violences et des abus ici. À cette époque, c’était un véritable crime d’être une immigrante trans de couleur. J’ai commencé à aider les femmes mexicaines et ce travail s’est progressivement étendu à toutes mes sœurs d’Amérique latine. Quand les années 80 sont arrivées, nous formions une communauté en croissance, bien qu’elle fut ignorée. »
En 2012, elle avait fondé le Fonds communautaire Lorena Borjas pour aider les personnes trans à payer leurs frais juridiques. Ces dernières années, elle avait travaillé comme conseillère pour le programme des familles trans du Community Healthcare Network dans le Queens.
Elle a risqué l’expulsion pendant une grande partie de sa vie, jusqu’en 2017, lorsque le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, lui a accordé un rare pardon pour un crime qu’elle avait commis lors de sa traite.
Hommage sur les réseaux sociaux
Sa mort soudaine a dévasté la communauté LGBT+ de New York, qui rend hommage à l’activiste sur les réseaux sociaux.
L’avocat et activiste trans Chase Strangio écrit : « Personne n’était comme Lorena. Nous avons vraiment tout foiré en ne protégeant et en ne sauvant pas nos héros bien-aimés. S’il vous plaît, sachez tout cela à son sujet. Souvenez-vous d’elle. Battez-vous en sa mémoire ». Son tweet est suivi d’un long post décrivant l’impact que Lorena Borjas a eu sur sa vie.
L’actrice trans Janet Mock a cité le tweet de Chase Stranggio, ajoutant : « Nous avons perdu une championne, une héroïne, quelqu’un qui a lutté farouchement pour sa communauté. Rest in power Lorena Borjas. »
Le Transgender Law Center a également rendu hommage à l’activiste : « Nous sommes dévasté.e.s par le décès de Lorena Borjas ce matin. Lorena a sauvé tant de vies de la violence, de la négligence et des abus de l’État, et elle s’est battue sans relâche pour les migrant.e.s trans, les personnes vivant avec le VIH et les travailleur.euse.s du sexe. Lorena devrait toujours être avec nous. »
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