L'historien queer Gerard Koskovich photographie San Francisco au temps du confinement
San Francisco, c'est une des villes emblématiques de l'histoire LGBT+ occidentale et c'est là que Gerard Koskovich fait vivre la mémoire des combats et de la visibilité. Il nous a confié quelques clichés.
Depuis le 16 mars et durant trois semaines, les résident.e.s de San Francisco et de toute sa région (San Francisco Bay Area) soit près de sept millions de personnes, sont confinées chez elles.
San Francisco, c’est une des villes emblématiques de l’histoire LGBT+ occidentale : refuge pour de très nombreuses lesbiennes et gays durant tout le 20e siècle, capitale de la contre-culture dans les années 60 et 70, elle a vu avec Harvey Milk un des premiers politiques gays accéder à un poste d’élu municipal. La ville a aussi connu la dévastation due à l’épidémie de sida mais fait aujourd’hui figure de pionnière dans le combat pour une ville sans sida.
L’historien queer Gerard Koskovich, membre fondateur de la GLBT Historical Society de San Francisco, également libraire et qui partage son temps entre San Francisco, où il vit et Paris, a décidé depuis le début de cette crise du coronavirus de documenter la réaction des habitant.e.s et des commerces.
Il a gracieusement autorisé Komitid à présenter quelques clichés de San Francisco par temps du confinement et nous l’en remercions chaleureusement. Les photos sont accompagnées des commentaires de Gerard Koskovich.
Pour la photo de couverture, voici le commentaire de Gerard Koskovich :
« Castro District : Comme pour tous les bars du quartier, l’historique Twin Peaks Tavern est fermé. J’ai pris cette photo alors que le bar est normalement bondé pendant l’happy hour et que les trottoirs sont normalement envahis par les piétons.
Lorsqu’un couple de lesbiennes, Mary Ellen Cunha et Peggy Forster, a ouvert les Twin Peaks en tant que bar gay en 1972, il a été le premier lieu de rassemblement à forte visibilité pour les homosexuel.le.s de San Francisco avec une vitrine révélant les clients à l’intérieur au regard des passants. Les fenêtres de la Twin Peaks Taverne sont devenues un symbole de la fierté et de l’ouverture suscitées par le mouvement de libération gay. Et le bar lui-même perdure en tant qu’entreprise héritée des années où Castro est devenu un quartier gay de renommée internationale. Pour ces raisons, la ville de San Francisco a nommé la Twin Peaks Tavern monument historique officiel en 2013. »
« Castro District : « Nous serons bientôt de retour ». Le célèbre cinéma avait ouvert en 1922 et la dernière fois qu’il avait dû fermer pour une longue période était en 1989 après des dégâts causés par le tremblement de terre Loma Prieta. »
« Castro District : « Yasss Gwad ! … Darling, Sweetie, Darling … Okurrr … Werk ! » C’est l’épidémie de RuPaul’s Drag Race au Rooster and Rice ! »
« Castro District : Un charmant voisin propose aux personnes âgées ou en situation de handicap de les aider à faire les courses. »
« Castro District : Ouvert depuis 1968, maintenant fermé temporairement en raison du confinement, The Sausage Factory est également la première entreprise du quartier à non seulement couvrir ses fenêtres, mais aussi à peindre le contreplaqué de la même couleur que la façade. 517, rue Castro (entre les 18e et 19e rues). »
Jeudi 26 mars, Gerard Koskovich a pris cette photo à 16 heures.
« Castro District : Peu de passant.e.s et pratiquement pas de circulation à 16 heures aujourd’hui au coin de Castro et de la 18e rue, carrefour de l’un des quartiers gays les plus célèbres du monde. Quelques magasins essentiels restent ouverts, y compris Walgreens. Environ 20 % des restaurants proposent des plats à emporter pendant les heures d’ouverture réduites. Tous les cafés sont désormais fermés pour la durée du confinement, le dernier – le Starbucks de la 18e rue – ayant été fermé aujourd’hui sur ordre du siège social. Le cinéma Castro et les bars étaient déjà clos en raison de la demande de confinement décidé par la ville de San Francisco. »
- Le Britannique Tom Daley passe des plongeons aux tricots
- Concert annulé de Bilal Hassani en 2023 : jusqu'à six mois de prison requis pour provocation à la haine et injures
- Au moment de souffler ses 40 bougies, la sérophobie n'a pas encore disparu, alerte l'association Aides
- « La Manif pour tous » au gouvernement ? Les droits acquis seront « préservés », assure Barnier
- Zemmour condamné et relaxé en appel dans deux affaires distinctes