États-Unis : les personnes racisées bénéficient beaucoup moins du traitement préventif que les personnes blanches
La PrEP permet d'éviter d'être contaminé.e par le VIH, mais de nouvelles statistiques publiées mardi 3 décembre par les autorités sanitaires américaines montrent que les personnes blanches se le voient prescrire bien plus que personnes noires et les personnes latinx.
Les chiffres publiés mardi 3 décembre par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) illustrent le fossé qui reste à combler pour mettre fin à l’épidémie du sida d’ici 2030, objectif lancé par le président Donald Trump en février.
Les inégalités ethniques et sociales au cœur du problème
Les inégalités ethniques et sociales sont parmi les obstacles les plus monumentaux. Aller dans une clinique et de se voir prescrire le traitement préventif (PrEP), est déjà compliqué.
« Il faut changer nos attentes et mettre fin à la culture de satisfaction dans laquelle nous nous trouvons »
« Nous pouvons mettre fin au statu quo, mais il faut changer nos attentes et mettre fin à la culture de satisfaction dans laquelle nous nous trouvons », a déclaré Jay Butler, directeur adjoint des maladies infectieuses aux CDC dans une conférence téléphonique. Il rappelle les trois piliers de la stratégie anti-VIH : généralisation des tests ; traitements immédiats et systématiques ; et adoption beaucoup plus large de la PrEP.
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La PrEP, pour prophylaxie pré-exposition, est autorisée aux États-Unis depuis 2012 (et depuis 2015 en France) et est aujourd’hui recommandée systématiquement aux hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (HSH), aux personnes hétérosexuel.le.s multipartenaires, et aux usager.ère.s de drogue par voie intraveineuse.
Les CDC estiment que 18 % de cette population de 1,2 million de personnes utilisaient la PrEP en 2018, contre 9 % en 2016. L’objectif est d’atteindre la moitié de cette population utilisant la PrEP.
Les personnes racisées désavantagées
Mais ce chiffre cache des disparités ethniques : 42 % des personnes blanches ont accès à la PrEP pour seulement 11 % chez les personnes latinx et 6 % chez les personnes noires.
Et régionales : à New York, l’un des endroits les plus riches du pays, 41 % des personnes visées par les programmes profitent de la PrEP. Dans les États plus pauvres et ruraux du Sud, la proportion tombe souvent à moins de 15 %.
Ces différences se retrouvent dans le nombre de personnes noir.e.s qui se font diagnostiquer, et de ceux et celles qui sont séropositif.ve.s mais chez qui le virus n’est pas sous contrôle. Avec les traitements antirétroviraux actuels, un.e patient.e peut voir sa charge virale devenir indétectable au bout de six mois. Mais cela implique de prendre ses médicaments tous les jours.
Or nombre de Noir.e.s séropositifs n’ont pas de couverture maladie, sont sans-abris ou en prison, soulignent les experts des CDC, trois facteurs qui affectent significativement la prise régulière du traitement.
En 2018, plus des deux tiers des nouveaux diagnostics de VIH étaient chez des personnes noir.e.s ou hispaniques aux États-Unis.
Avec l’AFP
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