Les relations entre les États-Unis et la Zambie sont « pourries », après la condamnation de deux hommes pour homosexualité
L'ambassadeur américain en Zambie a dénoncé lundi 2 décembre les relations « pourries » entre Washington et Lusaka, après s'être récemment indigné de la condamnation à 15 ans de prison de deux hommes gays.
Daniel Foote, l’ambassadeur américain en Zambie, s’est insurgé ce lundi 2 décembre contre la condamnation à 15 ans de prison de deux hommes gays à Lusaka. Il a qualifié les relations entre la Zambie et les États-Unis de « pourries ».
« Cessons la façade des relations chaleureuses et cordiales », a lancé Daniel Foote lors d’une conférence de presse à Lusaka.
« L’actuel gouvernement zambien veut que les diplomates étrangers soient dociles, avec un portefeuille grand ouvert et la bouche fermée », a-t-il ajouté, rappelant que les États-Unis accordent 500 millions de dollars (453 millions d’euros) d’aide annuelle à la Zambie.
« Au cours des deux dernières années, je me suis efforcé d’améliorer le partenariat États-Unis-Zambie, mais avec un succès minimum », a-t-il estimé.
Des relations « pourries »
« J’espère que le gouvernement zambien est déterminé à améliorer ses relations pourries avec les Etats-Unis, mais c’est une décision qui leur appartient », a-t-il encore ajouté dans un langage peu diplomatique, regrettant de n’avoir jamais eu l’occasion de rencontrer le ministre zambien des Affaires étrangères Joe Malanji.
La semaine dernière, Daniel Foote s’était déjà fait remarquer en se disant « horrifié » de la condamnation à 15 ans de prison de deux hommes gays en Zambie. Les deux hommes entretenaient « une relation consensuelle, qui ne blessait aucunement personne », avait souligné l’ambassadeur.
« Des décisions comme cette lourde condamnation font des dégâts incalculables à la réputation internationale de la Zambie en montrant que les droits humains en Zambie ne sont pas une garantie universelle »
« Des décisions comme cette lourde condamnation font des dégâts incalculables à la réputation internationale de la Zambie en montrant que les droits humains en Zambie ne sont pas une garantie universelle », avait-il ajouté, dénonçant les « persécutions » contre « toute personne qui ose être différente ».
Le chef de la diplomatie zambienne avait réagi en annonçant une lettre de protestation adressée au gouvernement américain.
La Zambie dispose d’une législation ultra-conservatrice et répressive à l’encontre des personnes LGBT+.
Avec l’AFP
- La détresse de personnes LGBT+ après l'élection de Donald Trump
- Les deux assassins de l'élue brésilienne Marielle Franco condamnés
- Argentine : polémique après la sortie d'un ministre sur les identités sexuelles « inventées »
- Le président bulgare ratifie la loi contre la « propagande » LGBT+
- En Allemagne, les Marches des fiertés défient l'extrême droite