Allemagne : une statue de Chelsea Manning en homme crée la polémique à Berlin

Des politicien.ne.s et expert.e.s ont discuté, le 28 novembre dernier à Berlin, de la situation des lanceurs d’alerte, de WikiLeaks et du journalisme d’investigation. 

À la suite de « Media Under Fire », événement organisé par Die Linke, le parti de gauche, une œuvre d’art temporaire a été érigée à la porte de Brandebourg. Le sculpteur italien Davide Dormino a choisi d’ériger trois statues de Edward Snowden, Julian Assange et Chelsea Manning. Cependant, cette dernière a été représentée sous des traits masculins, bien qu’elle ait fait sa transition il y a plus de six ans.

Une statue jugée transphobe

La statue de « Media Under Fire » a été vivement critiquée sur les réseaux sociaux. 

« Vous n’avez même pas honte ! Chelsea Manning, qui a dû tant lutter contre l’adversité, est dépeinte comme un homme, wow, c’est comme un coup de poing à l’estomac  »

« Vous n’avez même pas honte ! Chelsea Manning, qui a dû tant lutter contre l’adversité, est dépeinte comme un homme, wow, c’est comme un coup de poing à l’estomac  », écrit un.e internaute sur Twitter. « Respecter les gens, c’est probablement trop demander  », déclare un.e autre utilisateur.trice.

Davide Dormino a justifié son choix artistique dans une interview donnée au Spiegel. « Elle était en isolement carcéral et mon portrait était donc fondé sur les seules images disponibles à ce moment-là  ».

Le député de gauche Sevim Dagdelen a déclaré que l’artiste avait réalisé la sculpture au début de 2015, date à laquelle aucune photo de Chelsea Manning en femme n’existait.

Cette affirmation est fausse. Des photos représentant la lanceuse d’alerte sous des traits féminins avaient déjà circulé longtemps avant la création de la statue. Notamment en 2013, année de sa transition, un cliché de Chelsea Manning avait été divulgué à la presse et la montrait en train de conduire, avec des cheveux longs et du maquillage.

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Ancienne militaire, Chelsea Manning a été arrêtée en 2010 par les autorités américaines pour avoir divulgué des centaines de milliers de documents secrets à Wikileaks. Beaucoup d’entre eux se focalisaient sur les crimes de guerre de l’armée américaine pendant la guerre en Irak, ce qui lui a valu une condamnation de 35 ans d’emprisonnement. 

Bien que Barack Obama ait réduit sa peine en 2017, elle est toujours maintenue en détention pour avoir refusé de dénoncer Julian Assange.