Baisse spectaculaire du nombre de nouvelles découvertes de séropositivité au VIH dans les Alpes-Maritimes
Le programme Objectif Zéro sida, installé dans les Alpes-Maritimes annonce une baisse de 40% du nombre de nouvelles découvertes de séropositivité dans ce département. Comment en est-on arrivé là ?
Moins 40 % ! C’est la baisse des nouvelles découvertes de séropositivité au VIH dans les Alpes-Maritimes entre 2015 et 2018 confirmée par Santé Publique France et annoncée ce jour.
Le communiqué de presse d’Objectif Zéro sida, promoteur de la stratégie de prévention, dans ce département, évoque une baisse « spectaculaire ». En 2015, il y avait eu 192 découvertes de séropositivité et 116 en 2018. Résultats encourageants
Cette (très) bonne nouvelle fait suite à des résultats encourageants ces derniers mois. En septembre, la Ville de Paris annonçait une diminution de 16 % des nouveaux diagnostics de séropositivité à Paris entre 2015 et 2018. Le 9 octobre, la ministre de la Santé annonçait des chiffres pour la France entière : entre 2017 et 2018, le nombre total de découvertes de séropositivité a diminué de façon significative, passant de 6583 en 2017 à 6155 en 2018. La baisse est de 7 %, et fait suite à une période de plusieurs années de stagnation. Depuis 2010, le nombre de découvertes de séropositivité se situait d’année en année autour de 6600 personnes.
Mais cette baisse dans les Alpes-Maritimes concerne particulièrement les hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes (HSH). Interrogé par Komitid, Erwann Le Hô, Président du Centre LGBT Nice Côte d’Azur et vice-président du COREVIH, explique que le nombre de découvertes ne baisse pas chez les HSH et les hétérosexuel.le.s né.e.s à l’étranger. « Le sida reste un révélateur social. Cela signifie aussi que nous devons accentuer nos efforts auprès des populations les plus éloignées des soins, du dépistage et de la prise en charge », explique Erwann Le Hô.
Très bon élève
Les Alpes-Maritimes et Nice apparaissent donc comme le très bon élève dans la bataille pour mettre fin à l’épidémie. Le programme Objectif Zéro sida s’appuie sur tous les outils de prévention diversifiée : dépistage répété dans les populations exposées et encore trop souvent stigmatisées (gays, personnes trans, migrant.e.s, usager.ère.s de drogues, personnes en situation de précarité…), déploiement du traitement préventif VIH (la PrEP) depuis janvier 2016 pour les personnes séronégatives particulièrement à risque.
Selon Objectif Zéro sida, 657 personnes bénéficient de la PrEP et d’une offre globale de santé sexuelle dans le département, un des taux de couverture les plus élevés en France. Le programme passe aussi par la promotion du préservatif et par le traitement rapide et efficace des personnes vivant avec le VIH puisqu’une personne séropositive sous traitement est indétectable et ne transmet par le virus.
Pour la France entière, des chiffres plus actualisés doivent être rendus publics par Santé Publique France à l’occasion de la Journée mondiale contre le sida du 1er décembre.
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