Violences sexuelles : le témoignage puissant et courageux d'Adèle Haenel en vidéo
Adèle Haenel a témoigné sur le plateau de Médiapart des violences sexuelles qu'elle a subies du réalisateur Christophe Ruggia de 12 à 15 ans. Un témoignage puissant et courageux à voir en vidéo.
« Je veux raconter un abus malheureusement banal et un sytème de silence et de complicité derrière qui rend cela possible. » C’est par une citation d’Adèle Haenel lue par Edwy Plenel que commence le Mediapart Live spécial consacré aux violences sexuelles au cinéma et qui s’appuie en grande partie sur son témoignage.
L’actrice Adèle Haenel accuse le réalisateur Christophe Ruggia d’« attouchements » et de « harcèlement sexuel » lorsqu’elle était âgée de 12 а 15 ans.
Durant plus d’une heure, très émue mais forte et puissante, celle qui a déjà été récompensée de deux César va parler les violences qu’elle a subies alors qu’elle était à peine adolescente. Le déclencheur a été le documentaire sur Michael Jackson et ses agissements de pédocriminalité. Mais aussi l’annonce que le réalisateur (qui nie les faits) va se lancer dans un nouveau film avec des adolescent.e.s.
Elle explique pourquoi elle parle maintenant. « C’est un processus très long. Ca va de juste commencer à essayer de survivre. Après avoir une colère qui part dans tous les sens, aussi contre soi-même. Ensuite commencer à ouvrir des conversations avec des gens qui nous croient et qui considèrent que l’affaire est un problème en fait. » Elle explique le faire pour toutes celles et ceux qui ne peuvent pas le faire.
Le témoignage d’Adèle Haenel est au centre de l’enquête sur l’omerta dans le cinéma français de la journaliste Marine Turchi de Médiapart, publiée le 3 novembre, dans laquelle de nombreuses personnes témoignent aussi en publiant leurs noms. et qui confortent la version de l’actrice.
Sur le plateau de Médiapart, le témoignage d’Adèle Haenel est suivi de l’analyse de l’actrice franco-américaine Iris Brey, spécialiste de la question du genre et des représentations.
Elle affirme que suite au mouvement #MeToo, en France, on a voulu « protéger les artistes et les oeuvres. Et on a oublié d’écouter. »
Elle poursuit : « On l’étend très clairement avec Adèle Haenel, elle place son expérience dans un système et qu’elle nous montre comment un système est mis en place pour que les victimes, les survivantes, ne puissent pas être entendues. »
Hier soir, la Société des réalisateurs français a affirmé « son soutien total, son admiration et sa reconnaissance à l’actrice Adèle Haenel » et a décidé, à l’unanimité, de « lancer la procédure de radiation de Christophe Ruggia ».
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