Fantasmes « ethniques » et fétichisation dans la drague (1/2) : qu'en pensent les personnes concernées ?
Pour ce premier volet de notre enquête sur la drague, des personnes racisées gays et trans témoignent sur la fétichisation, les « fantasmeurs » et sur leurs stratégies d'empouvoirement.
La communauté LGBT+ a su créer, au fil des années, un marché sexuel assez vaste, allant de l'appropriation d'endroits publics codés à la création des premiers sites de rencontre et des applis de drague. Lorsque la sexualité se bâtit dans une atmosphère de plaisirs rapides et de rencontres furtives, les fantasmes « ethniques » sur l'origine, la couleur de peau, se manifestent fréquemment, notamment sur les applis.
Il s'agirait, selon certain.e.s, de simples « préférences ». Ce sujet est de plus en plus discuté et les problématiques autour de la fétichisation raciale commencent à être déconstruites. Komitid a enquêté et pour le premier article d'une série, a recueillis les témoignages de plusieurs personnes racisées gays et trans, qui parlent de la fétichisation des corps, des « fantasmeurs » ainsi que de leurs propres stratégies d'empouvoirement.
Dans son ouvrage publié en 1997 Wounds of Passion: A Writing Life (traduit librement en « Blessures de passion : Une Vie d'Écrivaine », non disponible en français, ndlr), la militante féministe afro-américaine, bell hooks (sans majuscule, ndlr), décrit avec beaucoup de soin sa relation avec un partenaire également noir (et pareillement intellectuel), avec qui elle partageait beaucoup de choses. Ayant vécu dans une société étatsunienne divisée par la question de la couleur de peau et de l'origine, hooks propose une réflexion sur le fait que les relations amoureuses interraciales ne sont pas exemptes de conflit, mais restent néanmoins possibles si – et seulement si – le racisme n'est pas présent.
Attirance basée sur des clichés
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arnosa
Intéressant mais très partiel et une fois de plus à sens unique. Est ce que l’auteur est allé sur Grindr récemment ? Qui mets en valeur, voire très souvent vend, tous les éléments de racialisation sinon les racialisés eux mêmes ?! C’en est effrayant. Par ailleurs quid des racialisés qui excluent les caucasien ?! Pourquoi n’en parle-t-on jamais ?