L'association LGB Alliance accusée de transphobie au Royaume Uni
La LGB Alliance, basée à Londres, est attachée aux droits des homosexuel.le.s, mais elle veut lutter contre les droits des trans qualifié.e.s « d'extrémistes du genre ».
D’ancien.ne.s membres de l’association britannique LGBT+ Stonewall ont annoncé la création de la LGB Alliance (oui sans le T), pour se battre pour les droits des homosexuel.le.s et des bies, mais avec aussi un fort accent sur la critique des droits des personnes trans, qualifiées « d’extrémistes du genre ». LGB Alliance devrait voir le jour en janvier.
Signalé par le site Queer.de, le tweet de lancement de LGB Alliance, le 23 octobre dernier, ne fait pas dans la finesse. La militante lesbienne et co-fondatrice de l’Alliance, Allison Bailey, écrit : « Faites passer le mot. L’extrémisme du genre va bientôt rencontrer son contradicteur. »
Dans une vidéo déjà vue près de 50 000 fois, l’activiste trans et YouTube Jammidodger explique pourquoi cette alliance est transphobe : « Le problème majeur avec la LGB Alliance n’est pas qu’elle n’accueille pas les personnes trans, mais qu’elle attaque les droits des personnes trans et qu’elle les exclut. »
Durant la soirée de lancement de l’Alliance, et selon le site The Independent, Allison Bailey a décrit sa mission : « lutter contre la confusion entre le sexe et le genre qui est maintenant répandue dans le secteur public et ailleurs ». Cette annonce n’a pas manqué de susciter nombre de réactions dans la communauté LGBT+ britannique.
Owen Jones, un militant ouvertement gay et journaliste pour The Guardian et New Statesman, a attaqué sur Twitter l’Alliance LGB en disant : « Ah d’accord, l’anti-trans LGB Alliance a reçu le soutien de cette extrémiste de droite (Katie Hopkins, ndlr). C’est parce que quand vous vous opposez aux droits des trans, ce sont vos alliés naturels. »
Même tonalité du côté de UK Black Pride :
« Nous soutenons fièrement TOUTES les composantes de nos communautés. Nous ne serons jamais du côté de la haine sous quelque forme que ce soit et sûrement pas contre nos frères et sœurs trans, non binaires et intersexes. »
Cependant, l’Alliance LGB nie être transphobe. Le co-fondateur Bev Jackson a cependant déclaré que de nombreux homosexuel.le.s et bisexuel.le.s « souffrent de la confusion de genre biologique et social ».
La position de la LGB Alliance ressemble à celle de certaines féministes, les TERFs (« féministes radicales trans-exclusives »), qui luttent également dans les réseaux sociaux contre les personnes et les droits des personnes trans.
Le cabinet d’avocats dans lequel travaille Allison Bailey s’est désolidarisé de son employée et a expliqué avoir ouvert une enquête.
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