Décès de Jacob Hunt, dit « Coby », dont la transition avait fait l’objet d’un documentaire sensible

Nous l’avons appris via un post Facebook de Christian Sonderegger, son demi-frère et réalisateur du documentaire Coby, consacré à sa transition. Jacob Hunt, 32 ans, est décédé lundi 7 octobre, dans le petit village de l’Ohio dans lequel il travaillait comme ambulancier urgentiste.

Nous l’avions connu heureux, aux côtés de sa petite amie de l’époque, lorsqu’il était venu présenter le documentaire qui retrace l’histoire de sa transition et de ses répercussions. C’était au festival de Cannes en mai 2017, dans la section de l’ACID, programmation des cinéastes indépendants.

Douceur infinie

Fier aussi d’être aux côtés de son demi-frère français, Christian Sonderegger, qui avait réalisé ce documentaire comme un journal intime et d’une douceur infinie, familial et sans voyeurisme, et avait su utiliser les beaux moments que Jacob lui-même avait filmé pour documenter sa chaîne Youtube lancée à l’âge de 23 ans, au tout début de sa transition. Le générique de fin, qui se concentrait sur l’évolution de la voix de son personnage central, rappelait avec délicatesse le long chemin qui avait été parcouru.

L’affiche du film « Coby », de Christian Sonderegger, sorti en France en mars 2018

Jacob avait soutenu « son » film dans la plupart des festivals de cinéma qui l’avaient sélectionné à travers le monde. Plutôt timide, discret, Jacob déclarait lors de son passage au Festival 2 Valenciennes à l’issue duquel le film Coby avait reçu le Prix du Meilleur Documentaire que le film s’intéressait avant tout à « l’histoire de la transition de (sa) famille et des personnes autour de (lui) qui ont vécu cette expérience avec (lui) ». C’était en pleine tournée française, début 2018, cette fois-ci accompagné de son petit ami.

« Vous savez, il a fallu un gros effort de la part de toute ma famille, qui m’a beaucoup accompagné, soutenu »

Dans l’émission Quotidien sur TMC, le 23 mars 2018, il précisait sa pensée au micro de Yann Barthès : « Vous savez, il a fallu un gros effort de la part de toute ma famille, qui m’a beaucoup accompagné, soutenu, (…), il leur fallait apprendre à changer avec moi ». Il souhaitait assumer publiquement son dead name : « Cela ne me gêne pas du tout, je m’appelais Susan et je ne veux pas cacher qui j’étais. Je veux mettre ça en avant pour que les gens comprennent ce que cela fait d’être transgenre ».
Daniel Chabannes qui, avec sa société Epicentre Films, a distribué le film en salles en mars 2018, puis en dvd il y a un peu plus d’un an, se souvient pour Komitid d’« un garçon adorable, humble et motivé par cette promotion de film et qui expliquait à qui voulait l’entendre sa nouvelle vie dont il était fier ! ».

La famille a demandé, pour l’hommage funèbre consacré à Jacob, samedi 12 octobre, en lieu et place des habituelles fleurs, que celles et ceux qui le souhaitent fassent un don à Human Rights Campaign, l’organisation américaine la plus importante sur le terrain de la lutte pour l’égalité des droits des personnes LGBT+.