Diane Rodriguez, militante LGBT+, première députée trans équatorienne et maman
Première femme transgenre à avoir été élue à l’Assemblée nationale, Diane Rodriguez est l’une des militantes LGBT+ les plus connues d’Equateur. Une femme forte qui lutte pour la reconnaissance des droits dans une société toujours très conservatrice, malgré la récente légalisation du mariage entre deux personnes du même sexe. Komitid l'a rencontrée.
« Quand une loi m’interdit de faire quelque chose, je mets un point d’honneur à prouver que si, c’est possible. Je suis une rebelle. » Confortablement installée dans un canapé de la cafétéria de l’université de Quito, la capitale de l'Équateur, où elle a repris ses études, Diane Rodriguez parle d’une voix grave et posée. Elle ne laisse pas transparaître les épreuves qu’elle a enduré depuis son adolescence. À 16 ans, avant même sa transition, son beau-père la chasse de chez elle après qu’elle lui ait révélé qu’elle pensait être homosexuelle.
Pour survivre, elle est alors contrainte de se prostituer dans des centres commerciaux de la tentaculaire ville de Guayaquil. « Ce fut une période horrible mais je n’avais pas d’autre choix. C’est une vie tellement violente…», se souvient la militante LGBT+. Cinq ans plus tard, son beau-père tente de la « déshomosexualiser » en l’envoyant à l’église catholique tous les dimanches. Puis il l'envoie chez les évangélistes, les témoins de Jéhovah et enfin, chez les Mormons. « Je crois que s’ils avaient eu connaissance de ces cliniques horribles où on tente de changer la sexualité des gens, ils m’y auraient envoyée », se souvient la femme de 37 ans. « Ils ne l’auraient pas fait pour me faire du mal. Mais parce qu’ils pensaient que j’avais un problème, que je n’étais pas normale et qu’il fallait arranger ça. »
En 2009, elle parvient à changer officiellement de nom et obtenir une nouvelle carte d’identité. Et son parcours va la mener à l'Assemblée nationale du pays.
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