Après la fierté, quoi ?
La saison des marches des fiertés n'est pas tout à fait close, mais celle de Paris, plus militante, augure-t-elle d'une plus forte mobilisation pour les mois à venir et la discussion sur la PMA ?
La Marche des fiertés parisienne ne clôt pas la saison des manifestations publiques LGBT+ en France puisque plusieurs grandes métropoles régionales, notamment Marseille, Nice et Montpellier, vont célébrer la fierté en juillet. En 2019, ce ne sont pas moins de 33 villes qui ont accueilli une manifestation de fierté LGBT+, dont pour la première fois Saint-Denis en région parisienne et Amiens.
Mais c’est bien souvent la manifestation parisienne qui est scrutée et évaluée pour connaître l’état d’esprit des personnes LGBT+ et des associations militantes. Ayant participé à ma première marche en 1981, je peux mesurer le chemin parcouru mais surtout je me réjouis de la force d’une communauté de plus en plus diverse.
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Le défilé qui a eu lieu le 29 juin dernier a permis de mettre en avant des personnes souvent marginalisées (y compris au sein de la communauté) et dont les revendications – elles le reconnaissent elle-mêmes – ne font pas l’unanimité.
Il est en effet très important et très positif que ce soit un cortège de militant.e.s queers, antiracistes et de personnes intersexes qui a ouvert la marche. Certes, il a fallu que le collectif les Délaissé.e.s de la Fierté s’impose mais au final, c’est la banderole « Stop aux mutiliations intersexes » qui a été vu par tous et toutes, y compris la foule qui regarde la marche depuis les trottoirs, mettant en lumière les discriminations qui touchent les personnes intersexes.
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Juste derrière, les Goudou.e.s sur Roues ont aussi imposé leur rythme et la visibilité lesbienne, ce qui collait parfaitement au mot d’ordre, enfin plus tranchant et plus politique, choisi par l’Inter-LGBT : « Filiation, PMA : marre des lois a minima ! »
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Avec des dizaines de milliers personnes dans la rue, la démonstration de force des associations LGBT a été faite. Mais après la fierté, quoi ? Le gouvernement va-t-il entendre la colère des familles homoparentales et celle des personnes intersexes ? Rien n’est moins sûr.
Le projet de loi ouvrant la PMA à toutes les femmes doit être présenté en Conseil des ministres courant juillet. Il faudra demeurer très vigilant.e.s et mobilisé.e.s dans les prochains mois.
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