Santé sexuelle des femmes lesbiennes et bies : les gynécos toujours à la traîne
On est encore très loin d'un égal accès aux soins pour les femmes lesbiennes et bies. Mais comme le montre l'enquête de Komitid, les choses commencent à bouger. Trop lentement ?
Plus d’un tiers des femmes lesbiennes et bisexuelles n’ont jamais mis les pieds dans un cabinet de gynécologie et elles sont de plus en plus nombreuses à les déserter. Des femmes ayant des relations sexuelles avec d’autres femmes (FSF) laissent tomber leur santé sexuelle. Parmi les causes : la méconnaissance, la désinformation et les discriminations auxquelles elles font face dans les cabinets, du gynéco au médecin généraliste, en passant par la sage-femme.
« Quand tu es lesbienne c’est simple, il faut que tu arrives en consultation de gynéco en sachant déjà ce que tu veux, parce que c’est sûr que ce n’est pas la personne en face de toi qui va t’apporter quelque chose ». Voilà l’un des témoignages qu’a récolté Cécilia Giles, que Komitid a interviewée. Cette sage-femme a rencontré plus de 25 femmes lesbiennes et bisexuelles pour son mémoire dédié à leur santé sexuelle, à la fin de sa formation en 2018. Dans ce domaine, ces femmes sont invisibles. Elles ont même pour beaucoup assimilé l’idée qu’elles n’avaient pas besoin de consulter. Les professionnel.le.s de santé aussi. Et pour celles qui s’aventurent dans les cabinets médicaux, l’accueil est rarement adapté, si ce n’est lesbophobe, comme les propos qui nous ont été rapportées en témoignent.
Pour Cécilia Giles, les relations sexuelles entre femmes sont bien souvent vues comme une « non sexualité ». « Parmi les femmes que j’ai rencontrées, pour celles qui ont annoncé leur homosexualité à leur gynéco, combien m’ont dit : “ J’avais l’impression que la personne en face de moi se représentait un bisou sur la bouche ou ma partenaire et moi nous tenant par la main, mais n’était pas au fait des pratiques sexuelles entre femmes ” », raconte cette sage-femme.
Un modèle hétérocentré
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