Vote catholique, agenda parlementaire restreint… : pourquoi un nouveau report de la PMA pour toutes est à craindre
Reconquérir la gauche ou consolider l'électorat venu de la droite ? L'exécutif doit annoncer de façon imminente son calendrier de réforme et particulièrement celle de la PMA pour toutes. Un choix qui sera déterminant pour la suite du quinquennat.
« Elle est prête ». La ministre de la Santé sur France Inter mardi matin l'a confirmé : la loi pour l'extension de la PMA à toutes « est prête ». Après un passage obligé par le Conseil d'État au mois de juin, le texte devrait être présenté en Conseil des ministres « avant l'été » (aux dernières nouvelles) mais il se murmure déjà que ce serait plutôt fin juillet. L'enjeu désormais pour l'exécutif, c'est d'annoncer le calendrier de l'examen du texte à l'Assemblée Nationale et là, c'est le flou.
Au lendemain des européennes, il n'a pas échappé à la majorité combien elle a profité de la débâcle côté Les Républicains, mais aussi et surtout du vote des catholiques. En témoigne ce sondage de l'Ifop pour La Croix publié le 27 mai selon lequel 37 % des catholiques ont voté pour la liste de Nathalie Loiseau. Une proportion qui grimpe à 43 % chez les catholiques pratiquants. À moins d'un an des municipales, cette forte adhésion n'est pas négligeable. De là à repousser aux calendes grecques la PMA pour toutes ? Après tout, les sondages d'opinion des catholiques pratiquant.e.s montrent une certaine hostilité à la mesure.
Mardi 4 juin, Le Parisien publiait sur son site un article titré « Bataille autour de la PMA ». Dans cet article, un « conseiller ministériel » se dit « pas sûr que ce soit le plus intelligent de lancer la PMA avant les municipales », que « ce texte peut déclencher des étincelles » et pourrait faire descendre « un million de personnes dans la rue ». Plus loin, c'est un ministre qui, anonymement, abonde dans ce sens, projetant « une possibilité d’alliance de tous les conservatismes » et que ça s'annonce « compliqué même si 70% des Français sont pour la PMA ».
Calcul électoral
« On sait que les catholiques pratiquants ne sont pas très favorables à la PMA et à son extension chez les lesbiennes et femmes seules et on voit bien l'hésitation, que la PMA risque de froisser ces nouveaux soutiens », analyse pour Komitid la politologue Janine Mossuz-Lavau, directrice de recherche émérite au Cevipof qui a publié en septembre 2018 La vie sexuelle en France (La Martinière). « En même temps, s'ils renonçaient, ils perdraient des soutiens du côté de la gauche et ils en ont besoin pour essayer de garder une majorité pour les municipales. »
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