Rendez-vous en terres hétéros #5 : la montée des marches à Cannes
Pas besoin de vaccin pour ce voyage, l'hétérosexualité ne s'attrape pas. Venez, on visite l'étrange monde de l'hétérosexualisme ensemble, le temps d'une chronique un peu sassy... Le thé est servi !
Ma dernière expédition en terres hétérosexuelles au Salon de l'érotisme et du bien-être au mois d'avril ne m'a pas laissée sans séquelles. J'ai donc eu envie de retourner aux origines de cette chronique lorsqu'en janvier, je faisais le tour des « bonnes résolutions » problématiques sur les réseaux sociaux. Quelle grande institution hétéro pourrais-je bien disséquer depuis le safe space qu'est ma rédaction ce mois-ci ? Les grands tralalas de Cannes, obviousement.
Eh bien après des heures et des heures à éplucher les tapis rouges du festival, mon constat est le suivant : globalement, on s'emmerde. Et ce, malgré les alléchantes présentations de la romance lesbienne Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, avec Adèle Haenel et Noémie Merlant, et du biopic Rocketman, consacré à la vie et l'œuvre de notre éternel Elton John. Passé le regret d'avoir usé ma rétine sur les banques d'images, je me dis que je n'ai à m'en prendre qu'à moi-même : une fois de plus, à quoi je pouvais-je bien m'attendre ? Force est de constater que l'effervescence générée par le fabuleux Met Gala, dont le dress code de cette année était Camp, et la divine robe de Billy Porter aux Oscars, en février dernier, m'avaient regonflée d'espoir.
Allégorie de mes espoirs lorsqu'ils se sont heurtés à la réalité
Festival de la binarité ?
Les féru.e.s de mode, les personnes qui suivent un peu l'histoire et les protocoles des divers rendez-vous incluant un red carpet, pourraient me répondre que c'est normal. Les codes vestimentaires du Festival de Cannes sont strictes. Pour les séances de Gala au Grand Théâtre Lumière, « le port du smoking ou d’une tenue de soirée est exigé », précise le site officiel de l'événement. Une règle en place depuis 1946, deux ans seulement après que les femmes aient obtenu le droit de vote en France, ce qui explique sans doute cette odeur de naphtaline qui flotte dans l'air. Mais bien que ces consignes ne soient pas explicitement genrées et ne renvoient pas non plus à l'obligation de porter des talons pour les personnes assignées femmes à la naissance, les vigiles continuent de refouler certaines personnes qu'ils estiment pas juchées assez haut.
Pour continuer la lecture de cet article :
Vous avez déjà un accès ?