3 questions à Wyatt L. King, auteur de la BD de science-fiction « Radical » avec des identités LGBT+
« Ce que je voulais, c’est avoir un contenu avec une représentation LGBT+, pour pouvoir me sentir concerné. Et comme ça n’existe pas, je l’ai fait. »
Une bande-dessinée de science-fiction qui raconte une histoire d’amour, des humains avec un gène mutant et qui met en avant des personnes LGBT+ ? Nous on a déjà dit oui. Wyatt L. King, l’auteur du roman Radical, s’est associé à l’illustratrice Machina Su pour transformer ses mots en images. Les deux artistes viennent de lancer une campagne de crowdfuding sur Ulule, pour pouvoir réaliser et publier leur projet.
L’histoire, un brin dystopique, raconte la vie de deux personnages, Force Russel et Jolt Curtis, confrontés à une conspiration. L’un d’entre eux, un peu sur le modèle des X-Men, est obligé de cacher qui il est vraiment. Le but de Wyatt L. King est simple : présenter une intrigue en BD bien ficelé, mais avec des personnages queer. Komitid s’est entretenu avec l’auteur, qui se définit comme non-binaire.
Komitid : Radical, c’est quoi ?
Wyatt L. King : Radical est à l’origine un roman que j’ai écrit et ce que l’on tente de financer avec Su pour l’adaptation de cette œuvre en bande dessinée. L’idée est que les personnages passent de l’écrit à l’illustration, pour en faire quelque chose qui soit plus facile à partager et à montrer. En tant qu’écrivain, je voulais utiliser un nouveau moyen pour raconter une histoire. Ça permet de faire passer différentes choses par rapport à l’écrit.
L’intrigue en elle-même se passe dans un futur par anticipation, proche mais qui tourne vers la dystopie. Nous plongeons dans une société dans laquelle une partie de la population a développé un gène supplémentaire, qui les rend un petit peu comme des X-Men. Et ils et elles sont persécuté.e.s. La violence est telle que personne ne veut en parler. Il se trouve que le personnage principal a cette mutation. L’intrigue va être une découverte et parle de qui on est vraiment, également sur la véracité ou non d’une information.
Comment vous est venue cette envie de visibiliser en particulier les identités LGBT+ ?
J’aime beaucoup ce genre d’univers, mais je me retrouve toujours avec des personnages blancs et cisgenres, auxquels je ne m’identifie pas forcément, avec des problématiques qui ne me touchent pas. Il y a parfois un mec gay, mais il est rarement bien traité. Ce que je voulais, c’est avoir du contenu, pas forcément militant, mais avec de la représentation LGBT+, pour pouvoir me sentir concerné. Je n’ai pas forcément envie de contenus qui soient militants tout le temps, parfois j’aimerais aussi voir des contenus simplement divertissants. Et comme ça n’existe pas, je l’ai fait.
« Ce sont des identités que je connais et elle sont donc venues se greffer naturellement aux personnages. »
Écrire sur ces identités me vient naturellement. Ce sont des identités que je connais et elles sont donc venues se greffer naturellement aux personnages. Ce n’est même pas vraiment une volonté.
Pourquoi avoir choisi de faire financer ce projet par les internautes ?
Le crowdfunding, c’était une nécessité. Ce serait possible de faire la bande dessinée sans, mais cela prendrait beaucoup plus de temps. Tout simplement parce que c’est moi qui ait avancé le salaire de Su et c’est tout de même un coût. Je veux la payer correctement et je veux que l’on assure la majorité de ses frais en crowdfunding.
« Si vous aimez la Science-Fiction, les mystères, n’hésitez pas, c’est là pour vous. »
J’ai passé un certain temps à démarcher plusieurs artistes et c’est elle qui a accepté. Elle a trouvé le projet assez bon et j’ai trouvé que son style allait très bien avec l’idée que j’avais de Radical. Cela s’est très bien passé.
J’ai écris cette histoire parce que la représentation, c’est important pour moi. On n’a pas beaucoup de contenus de divertissements, même militants, qui sont représentatifs des identités LGBT+. Si vous aimez la science-fiction, les mystères, n’hésitez pas, c’est là pour vous.
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