Appels au boycott et protestations contre la politique d'Israël : un Eurovision sous haute tension
Partout dans le monde, la tenue du concours de l'Eurovision à Tel-Aviv a suscité une opposition. Retour sur les raisons de cette mobilisation qui dénonce notamment la politique de pinkwashing en Israël.
Ce samedi 18 mai, ce sera la finale de l'Eurovision et même Madonna sera là. La star entend « chanter pour la paix». Cependant, des artistes palestiniennes la prient dans une lettre ouverte de renoncer en soutien à leurs droits humains. Et elles ne sont pas les seules à s’opposer à la tenue du concours européen de chansons à Tel-Aviv.
Depuis un an, plusieurs appels au boycott ont été lancés. Parmi eux, celui du mouvement palestinien BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions). Vendredi 10 mai, une centaine d'artistes français.e.s, dont la musicienne Léonie Pernet et le réalisateur Alain Guiraudie, ont signé son appel. Ils et elles dénoncent les traitements dont sont victimes les Palestinien.ne.s. « À 70km de Tel-Aviv, à Gaza des gens se font bombarder et sont captifs », souligne Imen Habib, une des animatrices de la campagne de BDS France. « La semaine dernière, il y a eu 27 morts à Gaza. » La militante ajoute : « L'Eurovision sonne comme un blanc-seing à Israël, alors qu'Israël a entériné l'apartheid dans une loi en juillet dernier. »
« L'Eurovision sonne comme un blanc-seing à Israël »
Un boycott à plusieurs facettes
Dès septembre dernier, 140 artistes palestinien.ne.s appelaient à boycotter cette édition. Une manifestation s'est déroulée devant France Télévisions qui a répondu que « l'Eurovision était un divertissement, portait un message de diversité et d'inclusion », se souvient Imen Habib. « Mais comment peut-on divertir l'apartheid ? »
Le boycott viendra aussi de communautés juives orthodoxes, mais pour des raisons différentes. Selon Frédéric Encel, géopolitologue spécialiste d'Israël, l'Eurovision représente « des pratiques combattues par les religieux. Pour eux, c'est doublement pénible : c'est un événement strass et paillettes, c'est indécent et sacrilège. » Un mouvement qui pourrait être suivi car en Israël « de plus en plus de gens s'affirment traditionnalistes, religieux, ou orthodoxes et ne regarderont pas par boycott. »
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arnosa
on peut dire tout ce que l’on veut, il vaut mieux être gay en ce moment a Tel Aviv qu’à Amman