À Perpignan, une mère lesbienne empêchée d'accompagner son fils aux urgences
Céline, 52 ans, détentrice de l'autorité parentale sur son petit garçon de trois ans, s'est vue refuser l'accès aux urgences pédiatriques de l'hôpital de Perpignan dimanche 10 mars au motif que « seule la vraie mère » pouvait accompagner l'enfant. Elle témoigne auprès de Komitid.
Les faits se sont produits dans la matinée du dimanche 10 mars à l'hôpital de Perpignan. Céline et sa compagne se sont présentées au service des urgences pédiatriques en raison d'une inflammation dont souffrait Thibaut*, leur petit garçon de trois ans. Au moment de la prise en charge par le médecin, Céline, 52 ans, qui avait pourtant signalé être détentrice du jugement de l'autorité parentale sur son téléphone, s'est vue refuser l'accès à la salle de soin. « On avait pu rentrer ensemble dans une salle pour un premier examen avec l'infirmière, ça s'était bien passé », raconte Céline à Komitid. « On est retournées ensuite dans la salle d'attente pour attendre le médecin et là, une petite dizaine de minutes après, l'infirmière est arrivée et nous a dit : “seule la vraie mère peut venir”. »
« Ça a été un véritable choc, ça m'a cassé les jambes », explique Céline qui n'a pour autant pas voulu s'emporter devant son enfant. « On a voulu éviter de faire un scandale, mais on ne dit pas ça devant le petit, c'est une épreuve pour lui ! ». Discrimination lesbophobe ? « On s'est dit qu'ils ne sont pas habitués aux familles homoparentales. J'ai vécu ça comme un grand manque de respect, une très mauvaise écoute. Ne pas être reconnue comme parent devant mon propre enfant, ça a été un électrochoc », assure-t-elle. Sa compagne, mère biologique du petit garçon, autorisée à l'accompagner, raconte qu'au moment où l'infirmière est venue la chercher en salle d'attente, deux hommes en blouse blanche encadraient la porte battante et se seraient empressés de la refermer après son passage. Elle confie avoir ressenti une volonté de bloquer le passage pour sa compagne qui, elle, était pourtant restée assise.
Directement après les faits, la famille s'est rendue à la gendarmerie pour déposer plainte. Les forces de l'ordre ont réservé un « accueil bienveillant et ont été à l'écoute » des deux femmes à qui il a été conseillé de déposer une main courante dans un premier temps. Elles ont ensuite rédigé une lettre recommandée avec accusé de réception à l'attention du directeur de l'hôpital avec copie de la main courante. Le courrier envoyé le lendemain des faits, lundi 11 mars.
« C'est de la discrimination homophobe »
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