Robert Mapplethorpe et la fétichisation des hommes noirs élevée au rang d’art
Le photographe américain Robert Mapplethorpe continue d’intriguer. Alors que le 9 mars 2019 marque les 30 ans de sa mort, retour sur une de ses obsessions, aussi fascinante que dérangeante : sa passion pour le nu noir, entre fétichisation et célébration.
La première fois que j’ai découvert le travail de Robert Mapplethorpe, je devais avoir 15-16 ans. D’abord frappé par ses représentations de scènes sado-masochistes, j’ai ensuite été intrigué par ses portraits d’hommes noirs. Telles des sculptures antiques, chaque courbe de leurs muscles et les pores de leur peau étaient mises en valeur par la lumière. C’était la première fois que je voyais la beauté noire masculine célébrée, et ce avec un homoérotisme certain. La première fois que je me sentais représenté. Seulement, en grandissant, j’ai développé une forme de malaise face à ces œuvres. À mesure que je me sentais fétichisé en tant que jeune homme noir et gay dans mes relations sentimentales, j’ai commencé à me demander si Mapplethorpe n’avait pas grandement participé à sculpter ce stéréotype qui m’enferme. À l’occasion des trente ans de sa disparition, je me suis replongé dans ses nus architecturaux pour tenter d’y apercevoir le regard du photographe roi du noir et blanc.
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et surtout un FF d’anthologie