Allemagne : derrière les propos transphobes de la cheffe de la CDU, un tournant conservateur qui inquiète les activistes LGBT+
Les blagues d'Annegret Kramp-Karrenbauer sur les toilettes neutres ne sont pas du tout passées en Allemagne. Pourtant, le conservatisme de la successeure d'Angela Merkel signe un virage pour la droite allemande.
Il aura suffi d'un week-end de carnaval pour que les masques tombent. En Allemagne, Annegret Kramp-Karrenbauer, désignée comme sa successeure à la tête des Chrétiens Démocrates (CDU) par Angela Merkel, est sous le feu des critiques depuis le dimanche 3 mars. En cause, une vidéo montrant la femme politique se moquant des personnes LGBT+ lors des célébrations du Carnaval, tradition allemande dont les célébrations varient suivant les villes et les régions.
Affublée d'un béret rouge et s'essayant au stand-up, Annegret Kramp-Karrenbauer est apparue à la télévision dans ce qui se voulait être un exercice humoristique. Et la présidente de la CDU de se moquer de Berlin et des « fêtes latte macchiato » qui ont installé des « toilettes réservées au troisième genre ». Pire, raconte Deutsche Welle, l'élue a profité d'une remarque sur les toilettes neutres pour verser dans la transphobie : « [Ces toilettes] sont pour les hommes qui n'arrivent pas à décider s'ils veulent être assis ou debout quand ils font pipi ».
Les commentaires, repérés dimanche, ont immédiatement entrainé une vague d'indignation en ligne, notamment de la part d'activistes LGBT+. « Nous n'aimons pas ce genre de remarques, que ce soit le carnaval ou non », explique Markus Ulrich de l'association allemande des gays et lesbiennes (LSVD) à Komitid. « Elles font du mal aux personnes LGBTI. C'est pour cela que nous devons prendre les choses sérieusement et la critiquer pour son attitude et ses opinions. » Et si les réactions ont été aussi vives, c'est aussi parce que Annegret Kramp-Karrenbauer est une habituée des propos LGBTphobes.
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