À Athènes, comment deux femmes trans réfugiées construisent leur nouvelle vie après l'exil
La Grèce est traversée par de nombreux.ses réfugié.e.s LGBT+ mais peu y restent. Les aides de l’État sont quasi-inexistantes, les ONG s’intéressent peu aux cas spécifiques des personnes LGBT+. Le troisième volet de notre série sur les réfugié.e.s nous conduit à Athènes, où des femmes trans s'organisent collectivement pour démarrer une nouvelle vie.
« Je ne me sens pas en sécurité en Grèce. Je pensais qu’une fois arrivée en Europe, mes problèmes seraient résolus mais c’est loin d’être le cas en Grèce ! », raconte émue Suma Abdelsamie, une femme trans réfugiée d'origine égyptienne. Alors qu’elle n’était encore qu’une adolescente, son père – « mon géniteur plutôt » – découvrant son orientation sexuelle et sa volonté de transition, avait essayé de la tuer. « J’en garde encore une marque sur mon crâne, ouvert par les coups reçus », affirme Suma en détournant le regard. En 2013, Suma est arrêtée par la police égyptienne dans la rue alors qu’elle se rendait chez une amie. « La police voulait que j’avoue que je suis trans, et m’a torturée pendant des heures. Si j’avouais, j’allais être mise en prison pendant trois ans. En Egypte c’est un crime d’être différente ! », explique-t-elle dans un anglais parfait. Son bras droit a aussi été brisé par les forces de l’ordre.
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