« J’aime le mot queer car c’est un terme parapluie qui englobe énormément d’identités en une syllabe » : on a parlé identités LGBT+, sex-toys et travail du sexe avec Erika Moen

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La bande dessinée « Les Joies du Sex-Toy » est enfin sortie en France. Rencontre avec son inspirante autrice queer, et experte du cul reconnue, Erika Moen.

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« J’aime le mot queer car c’est un terme parapluie qui englobe énormément d’identités en une syllabe » : on a parlé identités LGBT+, sex-toys, travail du sexe et body positivity avec Erika Moen - Anne Moloney
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Nous l'avons découverte gouine grâce à son blog, DAR, commencé en 2003 aux États-Unis. Puis, grâce à ce journal intime dessiné, nous avons suivi l'évolution de son rapport à l'art, au travail, à la sexualité ou encore à la santé mentale. En quelques années, et moult péripéties, Erika Moen est devenue une icône queer — mot qui lui a permis de faire la paix avec elle-même après avoir rencontré celui qui est aujourd'hui son mari — lue dans le monde entier. En 2013, son époux Matthew Nolan et elle ont commencé à raconter leurs tests de sex-toys en bande dessinée, avec la jouissive série Oh Joy, Sex Toy.

Cinq tomes (et un nouveau livre d'éducation sexuelle, Drawn to Sex - The basics) plus tard, cette œuvre d'utilité publique est enfin traduite en français chez Glénat, en une excitante sélection de ses meilleures planches réalisées à quatre mains amoureuses. Pour célébrer la récente sortie des Joies du Sex-Toy dans les librairies de qualité de l'Hexagone, nous avons papoté avec Erika Moen...

Komitid : Oh Joy, Sex Toy vient d'être publié en français et s'appelle Les joies du Sex-Toy. Qu'est-ce que ça vous fait ?

Erika Moen : Ohlala, je suis extatique ! J'ai étudié le français au lycée et à l'université et j'ai même passé tout un semestre à Aix-en-Provence. J'ai passé pas mal de mon temps en France dans des boutiques de bandes dessinées, à acheter des livres qui n'étaient tout simplement pas disponibles aux États-Unis à l'époque. J'ai bien peur d'avoir perdu toute capacité de parler le français maintenant, mais j'adore toujours cette langue et c'est un honneur de voir mon travail traduit.

En 2012, vous avez collaboré au Projet 17 Mai, aux côtés de l'illustrateur français Silver. Là, vous venez de publier une planche de lui, au sujet de la santé sexuelle, du VIH et de la PrEP, sur votre site. Comment vous êtes-vous rencontré.e.s ?

Il me semble bien que cette rencontre s'est faite par le biais de Dwam, artiste formidable que je connais depuis plus de dix ans et qui fait aussi d'incroyables dessins de son côté. D'ailleurs ielle a aussi dessiné pour Les joies du Sex-Toy, haha ! On dirait que Dwam connaît tout le monde, dans plusieurs cercles différents. Nous nous sommes déjà hébergé.e.s l'un.e dans le pays de l'autre et ielle a même fait l'un de mes tatouages.
 

 

 
 
 
 
 
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Il y a eu beaucoup de discussions grand public autour des sex-toys dernièrement, grâce à la série Grace & Frankie, ou grâce au militant queer en situation de handicap Andrew Gurza, qui s'est lancé dans l'élaboration d'une ligne de sex-toys physiquement accessibles à tou.te.s. Sommes-nous en train d'assister à un changement dans la manière dont ces objets sont considérés ?

Je pense que ce virage est plus cumulatif que soudain. Cette normalisation des sex-toys a vraiment commencé à croître depuis les années 90, lorsque l'on a vu le vibro rabbit dans Sex and the City. Même avant, bien sûr, mais je pense que cette scène a été un vrai tournant dans leur perception publique.

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