Miss Vaaaaanjie, Océan, Kiddy Smile à l'Élysée… les moments LGBT+ doux, forts ou les deux à la fois qui ont marqué 2018
Des coming out, des coups de gueule, des surprises… retrouvez tout ce qui nous a inspiré, bouleversé et fait marrer en cette année 2018.
Elle n’était pas de tout repos, cette année 2018. Et pas seulement parce que c’est celle où, à la rédaction de Komitid, nous avons travaillé d’arrache-pied pour faire émerger un nouveau média afin de traiter autrement les sujets LGBT+. On espère bien vous accompagner encore longtemps, mais en attendant – et après les meilleures séries, les films les plus marquants et nos coups de cœur musicaux – voilà toutes les belles choses que l’on aimerait retenir de ces 12 derniers mois à vos côtés : les moments qui nous ont bouleversé.e.s, les coups de gueule les plus inspirants, les temps forts dont on se souviendra…
Miss… Vaanjie, Miss Vaaaanjie, Miss… Vaaaaaaanjie
Comment faire d’un échec cuisant sa meilleure réplique ? Miss Vanjie a la réponse. En quittant la scène dès le premier épisode de la saison 10 de RuPaul’s Drag Race fin mars, Vanessa Vanjie Mateo se fend d’un lancinant triple « Miss Vanjiiiie » en ondulant à reculons, provoquant le fou rire incontrôlable de RuPaul. Et de nous tou.te.s. Une improvisation désespérée lors d’un grand moment d’émotion qui a définitivement marqué son époque : dans les 24 heures qui ont suivi, Miss Vanjie est devenu un mème incontournable de 2018.
La puissante réponse Conchita Wurst à un chantage sérophobe
« Faire son coming out vaut mieux que d’être outée par une autre personne ». C’est par ces mots que Conchita Wurst, la drag queen autrichienne incarnée par Thomas Neuwirth, a révélé sa séropositivité sur Instagram. Celle qui a marqué les esprits en remportant le concours de l’Eurovision en 2014 a décidé de parler de son statut sérologique pour que, grâce à ce geste, d’autres puissent à leur tour parler et ainsi combattre la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH. Avait-on besoin d’une raison pour l’aimer et l’admirer encore plus ? Wir lieben dich Conchita.
Queering the map
C’est l’idée lumineuse qui a ensoleillé ce début d’année : Lucas LaRochelle, designer québécois, a créé une carte interactive offrant à chacun.e la possibilité d’inscrire des moments sur une mappemonde : ceux où l’on s’est aimé, où l’on s’est découvert, où l’on a fait son coming out, nos adieux, nos retrouvailles, nos premiers baisers… Tous les moments forts et importants de nos vies réunis sur un seul et même support. À vous d’ajouter le vôtre !
Le coming out d’Océan
« Je vis ma transition comme un continuum, pas une rupture, je ne coupe pas avec mon passé parce que j’ai l’impression d’avancer vers moi ». C’est avec Komitid qu’Océan a choisi de parler pour la première fois de sa transition. Le 17 mai dernier, le comédien a fait son coming out en tant qu’homme trans. Un geste fort et rare en France, où la question de la transidentité reste encore teintée d’idées reçues et de préjugés. Tout au long de l’année, Océan a documenté sa démarche pour une série qui sera diffusé en 2019 par France Télévisions.
Rafiki ovationné à Cannes
Il est l’un des films qui a volé le cœur de la Croisette. Touchant, frais et pop, Rafiki, réalisé par Wanuri Kahiu, était le premier film kenyan à être sélectionné au festival de Cannes. Très chaleureusement accueillie par le public, cette histoire d’amour entre deux adolescentes de Nairobi a fait l’objet d’une censure dans son pays d’origine, car accusée de normaliser l’homosexualité. L’interdiction de diffusion a finalement été levée et le film a pu être présenté au public kenyan pour une durée très limitée.
Lena Waithe et sa cape rainbow au Met Gala
On n’avait d’yeux que pour elle au Met Gala, à New York, en mai dernier : la réalisatrice, scénariste, actrice, productrice Lena Waithe a foulé le tapis rouge drapée d’une cape arc-en-ciel. Elle avait le regard droit et le menton fier, parce qu’il y a de quoi quand on est une femme noire, lesbienne et butch aussi talentueuse dans le monde blanc, masculin et hétéronormé d’Hollywood.
Le t-shirt de Kiddy Smile à l’Élysée
« Fils d’immigrés, noir et pédé »… et à l’Élysée. Invité à se produire en DJ set sur les marches du palais présidentiel pour la fête de la musique, Kiddy Smile a saisi la balle au bond pour transformer sa présence en geste politique. La flamboyance de ses performeurs et performeuses a fait hurler la droite et l’extrême-droite, tandis que certain.e.s ont cru voir en sa présence chez Emmanuel Macron une validation de sa politique migratoire. Heureusement Kiddy Smile a remis les pendules à l’heure.
Le coup de gueule des lesbiennes pour l’ouverture de la PMA
L’année 2018 s’achève et la PMA est toujours réservée aux couples hétérosexuels. Tous les indicateurs sont au vert pour étendre ce droit et pourtant, cette année n’a donné lieu qu’à des débats sur les lois bioéthiques longs et pénibles et à des reculs successifs du gouvernement, avec en toile de fond, une invisibilisation chronique des principales concernées. Elles ont justement poussé un coup de gueule sur FranceInfo à ce sujet : « Le gouvernement a beau dire qu’il veut un “débat serein, apaisé, et calme” sur la PMA, nous savons que la paix ne se décrète pas. Il n’y aura rien de constructif apporté par ceux qui s’opposent à son extension aux couples de femmes et aux femmes célibataires. Depuis la rentrée et jusqu’à la proclamation de la loi, nous subissons et allons devoir subir leurs arguments, répétés ad nauseam. »
Bilal Hassani répond aux haters
Retenez bien son nom, car vous n’avez pas fini d’entendre parler de Bilal Hassani. Ce jeune talent passé par la case The Voice Kids est en passe de régner sur l’année 2019. Récemment harcelé et menacé sur les réseaux sociaux, le chanteur a usé de son influence (colossale) pour dénoncer le harcèlement en ligne. Non content de tenter de faire bouger les choses sans rien perdre de sa flamboyance, il pourrait bien représenter la France au prochain concours de l’Eurovision avec Roi, une chanson co-écrite par Madame Monsieur qui lui va comme un gant. Autant vous dire qu’à Komitid, nos doigts sont déjà croisés.
Le podcast Quouïr
Parmi tous les podcasts qui nous ont fait du bien au cœur et aux oreilles, on retiendra Quouïr : des récits intimes de sorties de placard, de découvertes de soi, des personnes LGBT+ qui parlent par et pour elles-mêmes. Une mini-série impeccablement menée par la journaliste Rozenn Le Carboulec, à (re)découvrir sur Nouvelles Écoutes.
Le micdrop de Marina Foïs sur Instagram
Des allié.e.s comme elle, on en veut PLEIN. La comédienne Marina Foïs n’a pas goûté la censure d’Instagram après sa publication d’un cliché du photographe Tom Bianchi. Passablement énervée, elle a dénoncé l’homophobie latente du réseau social en démontrant qu’une photo d’elle embrassant à pleine bouche Romain Duris, non sans une certaine violence, passe crème… puis elle a posté une autre œuvre de Tom Bianchi pour défier Instagram.
Nanette
On vous l’a répété mille fois et on vous le répétera encore : le spectacle Nanette d’Hannah Gadsby (toujours sur Netflix) est le meilleur rouleau-compresseur émotionnel de cette année 2018. C’est drôle, parfois dur, c’est plein d’inspiration et d’énergie féministe, bref tout ce qu’il nous faut pour passer le cap de 2019.
Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, pour les fêtes de fin d’année, Komitid vous offre la superbe illustration de cet article réalisée par Roca Balboa. La version HD est à télécharger ici.