« Monsieur », « Seconde Chance », « La Vie comme elle vient » : notre critique ciné de la semaine

Monsieur

Réalisation : Rohena Gera
Drame – Inde – 2018
Distribution : Tilotama Shome (Ratna), Vivek Gomber (Ashwin), Geetanjali Kulkarni (Laxmi), Ahmareen Anjum (Devika)
Lorsque le mariage de ses employeurs est subitement annulé, Ratna revient travailler chez le désormais célibataire Ashwin, fils d’une riche famille. Ils n’ont rien en commun, si ce n’est l’envie de vivre leur rêves.

Note : 4,5/5

Avec douceur et subtilité, la réalisatrice de 45 ans nous conte une passion impossible. L’Inde étant encore régie par un système de caste très rigide, s’aimer librement sans tenir compte des autres reste inconcevable. Les statuts sociaux de ce duo plein de charme s’opposent, mais à leur co(eu)rps défendant, ils vont pourtant se découvrir, se comprendre, jusqu’à se frôler. Rohena Gera a l’art de faire parler les regards et les silences. Et sous nos yeux se joue une des plus belles histoires d’amour qui soient. Romantiques de tout poil, vous serez profondément ému.e.s par la pureté des sentiments exprimés dans ce joyau aux antipodes des clichés bollywoodiens.

Seconde Chance

Réalisation : Peter Segal
Comédie – Etats-Unis – 2018
Distribution : Jennifer Lopez (Maya), Vanessa Hudgens (Zoe), Leah Remini (Joan), Milo Ventimiglia (Trey), Treat Williams (Anderson Clarke), Annaleigh Ashford (Hildy Ostrander), Alan Aisenberg (Chase) Charlyne Yi (Ariana), Freddie Stroma (Ron), Dave Foley (Felix Herman)

Note : 3,5

Maya Vargas, du Queens, décide de quitter son emploi lorsqu’une promotion qu’elle espérait lui passe contre toute attente sous le nez. Elle se présente à un entretien dans un grand groupe cosmétique à Manhattan sans savoir que son CV a été bidonné par le fils de sa meilleure amie… Après avoir conquis la télévision avec la série Shades of Blue, la toujours sublime Jennifer Lopez (dont le portrait doit vieillir à sa place dans un grenier à Malibu) revient dans le genre qui lui va le mieux au teint : la comédie légère. Ce nouveau film ne va pas changer le cours de sa carrière, mais il a le mérite d’être vraiment sympathique et même souvent très drôle. On peut remercier sa galerie de personnages féminins pleins de pep et de gouaille. Et nul besoin d’être fan inconditionnel.le de J-Lo pour apprécier ce chick flick très estimable !

La Vie comme elle vient

Réalisation : Gustavo Pizzi
Drame – Brésil – 2018
Distribution : Karine Teles (Irene), Otavio Muller (Klaus), Adriana Esteves (Sônia), Konstantinos Sarris (Fernando), César Troncoso (Alan), Mateus Solano (Paçoca), Camilo Pellegrini (Ligia)
Irene vit avec sa famille dans la région de Rio. Lorsque son grand fils Fernando annonce son départ pour l’Allemagne afin d’y intégrer une équipe de handball, sa vie toute dédiée aux siens s’en trouve chamboulée.

Note : 4/5

Voir son enfant prendre son envol ne va pas forcément de soi. Irene, à la tête d’une tribu de quatre garçons, cinq en comptant son mari, a du mal à se faire à cette idée. Lâcher prise peut s’avérer bien difficile quand on est parent. Dans cette touchante chronique familiale, le brésilien Gustavo Pizzi filme avec tendresse et empathie le chagrin contenu d’une mère poule, seule à ne pas se réjouir du succès de son rejeton. La scène finale pourrait à elle seule symboliser tout l’amour d’une maman. Ce mélange si particulier de joie et de mélancolie.

Également à l’affiche cette semaine

Unfriended : Dark Web (réalisé par Stephen Susco) : Matias trouve un ordinateur et fouille son disque dur tout en discutant avec ses amis sur Skype. Il découvre des fichiers vidéos inquiétants… Bien plus sordide et angoissant que le premier Unfriended sorti en 2015, ce thriller glauque se déroulant aussi presque entièrement sur un unique écran d’ordi, est diablement bien ficelé.

L’Homme fidèle (réalisé par – et avec – Louis Garrel) : Abel et Marianne se retrouvent quelques années après leur séparation à l’occasion de l’enterrement du mari de celle-ci. Ils se remettent en couple… Seconde réalisation pour l’acteur, après Les Deux Amis (2015), accompagné ici de Laetitia Casta et Lily-Rose Depp. Un élégant marivaudage aux points de vue pluriels, dans un style très Nouvelle Vague, voix off comprises.