« Pose », « Queer Eye », « Dix pour cent »... les 8 meilleures séries LGBT+ de l'année 2018
Entre représentations de personnes trans, histoires d'amour gay plus réalistes que jamais et paillettes à gogo, retrouvez nos choix de séries queer de l'année.
On pensait que l’on ne pourrait pas faire plus queer que 2017 en terme de séries. Eh bien… nous avions tort. Quel cru, cette année 2018 ! Entre Elite, Fiertés ou Queer Eye l’année a été plus sensuelle, profonde, sérieuse, diverse, empathique et surtout plus fière que jamais. Pour vous simplifier la tâche de choisir quelle sera la prochaine saga queer à regarder sous la couette, Komitid vous a sélectionné les huit meilleures séries LGBT+ de ces 12 derniers mois. Et si vous ne deviez en regarder qu’une seule, on vous recommande Pose, notre préférée. Prêt.e.s ?
Pose (Canal + Séries)
Venez pour les costumes et le voguing et restez pour des histoires fortes, émouvantes et jamais vues à la télévision. Dire qu’on a aimé Pose serait un euphémisme, tant on a été épaté.e.s par la création de Ryan Murphy. Qui aurait pu imaginer, il y a encore un an, voir débarquer une telle œuvre, la première à mettre en scène un aussi grand casting de personnes racisées et trans ? Pourtant Pose, dans toute son exubérance, son émotion et sa sincérité, est bel et bien là. Et met en scène des histoires jamais vues à la télévision.
L’histoire tourne autour des rivalités entre les différentes houses de la scène ball-room, les espoirs et peines des personnages principaux dans un New-York queer touché par l’épidémie du sida. La série, qui met en valeur le voguing, a été écrite en partie par deux scénaristes trans, Our Lady J et Janet Mock. On adore aussi Mj Rodriguez, Dominique Jackson, Billy Porter (nommé pour un Golden Globe) et Indya Moore, tous et toutes transcendantes. Importante, divertissante et virevoltante, Pose est notre série de l’année. Et la bonne nouvelle, c’est qu’une saison 2 est en préparation.
Au fil des jours (Netflix)
Du corazon, du cœur. Dans Au fil des jours (One day at a time en VO), on passe très facilement du rire aux larmes. Largement passée sous les radars en France, la série américaine a pourtant signé une saison 2 extrêmement réussie. Sur la forme, la sitcom, reboot d’une série des années 70, n’est on ne peut plus traditionnelle avec ses rires enregistrées et ses décors en carton pâte. Mais c’est sur le fond, et dans le jeu de ses actrices que One day at a time se démarque.
L’histoire est centrée sur celle de la famille Alvarez, cellule familiale latino sans le sou de Los Angeles. Penelope, incarnée par la très juste Justina Machado, élève seule ses deux enfants Elena et Alex, avec l’aide de sa mère jouée par la géniale Rita Moreno. La série arrive à parler de sujets sérieux comme un coming out lesbien, le rejet d’un parent ou encore la dépression, en finesse, en justesse, tout en restant souvent hilarante. Une révélation.
Dix pour cent (France 2)
On ne va pas se mentir, la saison trois de Dix pour cent n’est pas parfaite. Entre des scènes qui frisent parfois le vaudeville et une intrigue moyennement ficelée autour de la vente, ou non, de l’agence des agents, elle ne nous a pas complètement enchanté.e.s. Mais après trois ans, on est toujours aussi amoureux.se.s d’Andréa, incarnée par Camille Cottin.
Sa grossesse, son accouchement et ses premiers pas de maman ont été passionnants à suivre. Et la série nous a même donné 30 secondes sur la PMA largement plus éloquentes et compréhensibles que six mois de débats. Oh, et cerise sur le gâteau : Nicolas Maury qui incarne Hervé. Toujours fabuleux et follement gay, les scénaristes lui ont offert une (petite) histoire d’amour. On espère en avoir encore plus l’année prochaine.
Queer Eye (Netflix)
Queer Eye est la surprise de l’année. On avait levé un sourcil lorsque Netflix avait annoncé le reboot de Queer Eye for the Straight Eye, émission de télé-réalité datée qui voyait cinq gays au sens du style douteux relooker des hétéros. On pensait que le concept ne ferait plus recette en 2018. Il faut bien l’admettre : on s’était fourvoyé.e.s. Avec ces cinq présentateurs, bien plus divers qu’il y a dix ans, Queer Eye nous a ému.e.s, amusé.e.s et donné un peu d’espoir.
Bye New-York, les Fab Five font escale en Georgie, haut lieu de l’Amérique red-neck et de Donald Trump. Ils ne sont pas là pour donner des leçons, nos garçons ont été engagés pour dire aux hommes hétéros (ou pas) qu’ils sont beaux et que prendre soin de son apparence, c’est prendre soin de son âme. Ils sont là pour dire qu’il est toujours possible de discuter avec ceux de qui tout nous sépare. Oui c’est un peu niais, mais c’est aussi vraiment sincère. Regarder Queer Eye, c’est combattre la masculinité toxique. Et c’est déjà pas mal.
The Bold Type (Amazon Prime)
Non, The Bold Type ne réinvente pas le fil à couper le beurre. La série, qui raconte le quotidien de trois jeunes femmes employées par un magazine féminin, sorte de ELLE fictif, n’est pas très réaliste lorsqu’elle parle de journalisme. Pas plus lorsqu’elle nous montre des millennials vivant dans des trois pièces à Brooklyn superbement décorés sans être richissimes. Mais on aime l’œuvre, renouvelée pour une troisième saison, pour son optimisme, la façon dont elle met en scène des belles amitiés entre femmes et surtout le couple lesbien formé Kat (Aisha Dee) et Adeena (Nikohl Boosheri). Sucré et intelligent en même temps.
Fiertés (Arte)
La série suit la vie de Victor sur trois époques. D’abord à 17 ans, alors que l’homosexualité est décriminalisée en France (1981-1982), à 35 ans quand le Pacs est voté à l’Assemblée nationale (1999) et à 49 ans quand le mariage pour tous et toutes est légalisé (2013). Victor grandit en tant qu’enfant unique dans une famille de gauche, prétendant aux autres et à lui-même qu’il a une petite amie, avant de tomber sous le charme d’un jeune collègue de chantier. Le père n’est pas un catholique extrémiste et pourtant, l’homosexualité de son fils lui pose problème.
Bien qu’un peu formelle dans sa réalisation, la série de Philippe Faucon est importante à regarder, tant elle souligne l’énorme avancée des droits LGBT+ en France sur les 30 dernières années. La relation entre les deux personnages, du père et du fils, est l’élément central de la série qui dit beaucoup de l’évolution de la virilité. Trois épisodes intenses, qui se regardent avec plaisir.
Elite (Netflix)
Décrite comme le Gossip Girl espagnol, Elite est bien plus moderne que sa sœur américaine. Ici, l’action suit trois élèves issu.e.s de la classe populaire qui intègrent un lycée réservé aux élites. Pas toujours très finaude, la série aborde des sujets que Le Figaro Magazine qualifierait certainement de « sociétaux » de manière frontale. La séropositivité d’une héroïne hétéro y est bien traitée. La bisexualité du grand méchant, un peu moins.
Pleine de drama et de retournements de situations, la saison 1 d’Elite retrace les évènements qui ont amené au meurtre de l’un des personnages principaux. Le tout se binge très bien en grignotant du pop-corn (ou des churros). Oh et puis il y a Omar et Ander, qui, et on est bien d’accord avec Them, est probablement le meilleur couple télévisuel de 2018. Oui, rien que ça. Arón Piper et Omar Ayuso jouent formidablement bien l’attirance qui dévore les personnages ; mais aussi les scènes plus intimes et réussissant à rendre le tout très réaliste. ¡ Calor !
She-Ra and the Princesses of Power (Netflix)
Si si, Rodriga, je te vois venir, tu n’aimes pas les dessins animés, parce que c’est « pour les enfants ». Mais promis, juré, craché, celui-ci vaut le coup d’œil. She-Ra and the Princesses of Power est le reboot (encore un) d’un vieux dessin animé des années 1990. On pouvait craindre le pire, et oui l’animation n’est pas toujours parfaite, mais le show nous a réchauffé au plus fort de l’automne. Queer, jusqu’au bout des ongles et des plumes, She-Ra est fa-bu-leuse et son univers peuplé de personnages de femmes fortes. Et l’intrigue ? On s’en fiche un peu, il y a des arc-en-ciels toutes les quatre secondes.
Bonus – The Good Place (Netflix)
Eleanor meurt. Eleanor se réveille au paradis. Eleanor réalise qu’elle ne devrait pas être là. C’est le pitch de la saison 1 de The Good Place. On ne dévoilera rien de l’intrigue qui suit, mais la comédie américaine est un petit bijou qui mérite d’être regardé immédiatement. La série réussit à nous faire rire aux larmes tout en étant inclusive et, oui, philosophique. Oh et Eleanor, incarnée par Kristen Bell, est bisexuelle. Que faites-vous encore ici ?
Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, pour les fêtes de fin d’année, Komitid vous offre la superbe illustration de cet article réalisée par Roca Balboa. La version HD est à télécharger ici.