Christophe Chalençon, porte-parole des gilets jaunes reçu à Matignon, rattrapé par ses propos homophobes sur Mounir Mahjoubi

Internet n’oublie rien. Et Christophe Chalençon, l’un des porte-paroles des « gilets jaunes libres » du Vaucluse, le saura mieux que quiconque. Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a reproché à LCI, vendredi 7 décembre, d’avoir tendu le micro à cet homme de 52 ans en raison des « propos homophobes à l’endroit d’un ministre de la République » qu’il a tenus sur sa page Facebook.

« Christophe Chalençon qui passe pour un bon forgeron sympathique [écrit] sur sa page Facebook le 18 août : “Il faut affréter des bétaillères et non des avions de ligne commerciaux pour la Mecque”. Si un responsable politique dit ça, il est poursuivi. Il est au tribunal », a lancé Benjamin Griveaux.

Le porte-parole du gouvernement a ensuite dénoncé d’autres propos tenus sur Facebook par Christophe Chalençon à l’encontre de Mounir Mahjoubi : « Musulman et Homosexuel Sacrée Contradiction …… On nous prends vraiment pour des cons ! », a publié le 21 août Christophe Chalençon sur sa page Facebook sans nommer directement la personne à qui il pensait.

« Musulman et aujourd’hui homosexuel, c’est une contradiction »

Invité pour réagir et s’expliquer de ses propos sur LCI lundi 10 décembre, Christophe Chalençon a en premier lieu invoqué un piratage de son compte Facebook pour la publication dans laquelle il affirme qu’il «  faut affréter des bétaillères et non des avions de ligne commerciaux pour la Mecque ». Il a en revanche reconnu être l’auteur de l’autre publication en précisant s’être attaqué à Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État chargé du Numérique ouvertement homosexuel. Cuisiné par la journaliste Audrey Crespo-Mara pour savoir s’il regrettait les propos tenus, le porte-parole des gilets jaunes du Vaucluse a foncé bille en tête sur l’autoroute de l’amalgame selon lequel être une personne homosexuelle et musulmane serait incompatible.

« Musulman et aujourd’hui homosexuel, c’est une contradiction parce que de l’autre côté on les brûle et on les jette par les balcons », a lancé Christophe Chalençon. Au-delà de l’insupportable amalgame qu’il a continué d’entretenir, le gilet jaune a été incapable de répondre aux multiples relances de la chroniqueuse Monia Kashmire, demandant comment il pouvait établir que Mounir Mahjoubi est de confession musulmane.

« Qu’il soit musulman et homosexuel ça ne me dérange absolument pas. C’est aujourd’hui de laisser se développer l’intégrisme musulman en France qui est un véritable problème », a tenté Christophe Chalençon, repris ensuite par Daniel Cohn-Bendit qui a tenté de lui expliquer la gravité des propos tenus. L’intégralité de la séquence est disponible en replay dès le début de la vidéo en bas de l’article.

Sur Twitter, le secrétaire d’État Mounir Mahjoubi a dénoncé le « racisme et [l’]homophobie ordinaire… » de Christophe Chalençon.

Autant de dénonciations qui n’ont manifestement pas été jusqu’aux oreilles du Premier ministre Édouard Philippe : ce porte-parole des gilets jaunes a en effet fait partie de la délégation des « gilets jaunes libres » reçue vendredi 7 décembre à Matignon.