Et le prochain maître de cérémonie des Oscars est… un champion de l'humour transphobe et homophobe
Le choix de l'académie des Oscars s'est porté sur l'humoriste Kevin Hart, dont l'historique comique sur le dos des personnes trans et des gays n'est plus à démontrer.
C’est le nom de Kevin Hart qui a été annoncé. Le comédien aura donc le très grand honneur d’animer la prestigieuse cérémonie des Oscars le 24 février 2019. Il succède à Ellen DeGeneres, Chris Rock, Neil Patrick Harris, ou encore Billy Crystal. Le symbole est important en raison des critiques récurrentes sur l’absence de diversité, porté par le hashtag #OscarsSoWhite des éditions précédentes.
Toutefois, à l’heure où la présence des personnes LGBT+ devant et derrière la caméra est devenue un enjeu central, l’humour de Kevin Hart est-il vraiment dans l’air du temps ? Komitid vous propose un bref rappel des raisons qui font douter de la pertinence de Kevin Hart aux manettes de la cérémonie des Oscars.
Au printemps 2015, alors que la transition de Caitlyn Jenner était sur le point d’être rendue publique, Kevin Hart faisait partie de la petite clique de comédiens prompts à se jeter sur les rumeurs en quête d’une bonne blague à faire aux dépens des personnes trans. Parce que oui, c’est tellement drôle et subversif de rire d’une personne qui s’apprête à annoncer sa transition.
« Je n’ai rien contre les homos, mais… »
Le passif homophobe de Kevin Hart est de notoriété publique, comme l’on souligné nos confrères et consœurs du Guardian, en ressortant cette vidéo de 2010, où le comédien présente un sketch sur sa plus grande peur : avoir un fils gay. « Je ne suis pas homophobe, je n’ai rien contre les homos. Faites ce que vous voulez. Mais moi, en tant qu’homme hétérosexuel, si je peux empêcher mon fils d’être gay, je le ferai. Ceci étant dit, je ne sais pas si j’ai bien géré le premier moment gay de mon fils. Tous les enfants ont une période homo, et quand ça arrive, il faut intervenir tout de suite. » Effrayant non ? En France, on a peu ou prou déjà entendu des propos similaires. Mais c’était dans la bouche du maire de Béziers Robert Ménard, réputé pour ses provocations homophobes et racistes.
Kevin Hart, c’est donc un combo gagnant de masculinité toxique et d’homophobie intériorisée. Le sketch portant sur la peur d’avoir un fils gay remonte à 2010, mais quelques années plus tard, Kevin Hart n’a toujours pas réglé son problème. Dans une interview en 2015, le comédien expliquait son incapacité à jouer le rôle d’un homme gay : « Je ne peux pas car je ne pense pas que je pourrai être dans le rôle à 100 %, en raison de mes insécurités sur la façon de jouer ce rôle. Ce que j’imagine que les gens penseront de moi m’empêchent de jouer un personnage comme je le devrais. »
Des blagues d’un autre âge sur le partage des tâches
Et forcément quand il y a de l’homophobie et de la transphobie, dites-vous que le sexisme n’est jamais bien loin derrière. Lors d’un monologue d’ouverture de la célèbre émission Saturday Night Live en décembre 2017, l’humoriste s’est aussi attiré les foudres des féministes après un sous-entendu se voulant humoristique sur le partage des tâches : « Vous n’entendrez jamais un gosse dire “trop hâte de rentrer pour jouer avec maman”. Vous ne l’entendrez jamais. Ça n’existe pas. Aucun gosse ne dit ça. Toutes les responsabilités marrantes reposent sur les épaules du père ».
Alors pertinent ce choix de Kevin Hart ? On sera doublement vigilant.e.s durant cette 91ème cérémonie…
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