« Lola et ses frères », « Les Veuves », « Sauver ou périr » : notre critique de la semaine
Steve McQueen, le réalisateur oscarisé pour « 12 Years A Slave », revient avec un thriller féminin et féministe avec un casting étincelant : Viola Davis, Michelle Rodriguez et Elizabeth Debicki.
Lola et ses frères
Réalisation : Jean-Paul Rouve
Comédie dramatique – France – 2018
Distribution : Ludivine Sagnier (Lola), José Garcia (Pierre), Jean-Paul Rouve (Benoît), Ramzy Bédia (Zoher), Pauline Clément (Sarah), Philippine Leroy-Beaulieu
Lola a deux frères : Benoit le réfléchi, et Pierre l’inconséquent qui arrive en retard au mariage de celui-ci…
Note : 3,5/5
L’ex-Robin des bois Jean-Paul Rouve poursuit son bonhomme de chemin dans la réalisation et pour son quatrième film, signe une très agréable chronique familiale. Avec l’écrivain David Foenkinos, il a concocté une histoire de fratrie douce-amère pleine de dialogues tendres et drôles. S’il s’octroie la figure du grand frère, il offre à José Garcia un rôle sobre et touchant, loin de ses habituels personnages de foufous. La très bonne nouvelle qu’on retiendra est le grand retour de la divine et solaire Ludivine Sagnier, absente de nos écrans depuis trois ans. Entre rire et émotion, la complicité entre ces trois-là ne fait aucun doute, pour notre plus grand régal.
Les Veuves
Réalisation : Steve McQueen
Thriller – États-Unis – 2018
Distribution : Viola Davis (Veronica Rawlins), Michelle Rodriguez (Linda), Elizabeth Debicki (Alice), Cynthia Erivo (Belle) Colin Farrell (Jack Mulligan), Daniel Kaluuya (Jatemme Manning), Robert Duvall (Tom Mulligan), Brian Tyree Henry (Jamal Manning), Liam Neeson (Harry Rawlings), Lukas Haas (David), Garret Dillahunt (Bash)
À Chicago, quatre femmes qui ne se connaissaient pas doivent s’unir pour rembourser les dettes de leurs maris qui viennent de mourir dans un braquage.
Note : 4/5
Le cinéaste britannique (Oscarisé pour 12 Years a Slave) délaisse ses films à tendance « auteur » le temps d’un polar bien ficelé. Il adapte une mini-série anglaise de 1983, Widows, pour en faire un thriller féminin et féministe. Il en a gardé la trame centrale tout en y transposant les maux de l’Amérique d’aujourd’hui. Corruption politique et lutte des classes. Le scénario, forcément moins personnel, n’en est pas moins prenant de bout en bout. Comme toujours avec McQueen, le casting entier est de haut vol. Les hommes bien sûr (Daniel Kaluuya en criminel fait froid dans le dos), mais surtout les femmes, avec en tête, la toujours impressionnante Viola Davis. Et surprise, ces dames sont talonnées de près par Olivia, l’adorable bichonne, et personnage clé, qui leur volerait presque la vedette.
Sauver ou périr
Réalisation : Frédéric Tellier
Drame – France – 2018
Distribution : Pierre Niney (Franck), Anaïs Demoustier (Cécile), Vincent Rottiers (Martin), Sami Bouajila (le docteur Almeida), Chloé Stéfani (Nathalie)
Note : 3,5
Franck, sapeur-pompier à Paris, vit son rêve de toujours auprès de sa compagne et ses filles qui viennent de naitre. Jusqu’au jour où lors d’un incendie, il est victime d’un grave accident qui le laisse défiguré. Commence alors une douloureuse épreuve pour lui et ses proches.
Sauver ou Périr est la devise des sapeurs-pompiers de Paris. Après L’Affaire SK1, et de façon très documentée, Frédéric Tellier s’empare à nouveau d’une histoire vraie. Il dépeint avec un réalisme saisissant le quotidien des soldats du feu, puis la longue et difficile reconstruction de l’un d’eux, tombé en voulant secourir ses hommes. Pierre Niney, fidèle à lui-même, met son immense talent au service de ce (mélo)drame humain, qui est bien plus qu’un vibrant hommage au courage des pompiers. C’est surtout le portrait bouleversant d’un couple face à l’adversité.
- « La réalité est très différente des fictions normatives qu’on nous apprend » : Adina Pintilie, réalisatrice de « Touch me not », évoque pour Komitid l’intimité et la sexualité
- « La plus grande transphobie dans le film est en Lara » : entretien avec Lukas Dhont, le réalisateur de « Girl »
- Antony Hickling, réalisateur de « Frig » : « Le rôle des artistes queer, ce n’est pas d’être gentil mais de déranger ! »