VIH : Vers Paris sans sida lance un « plan d'urgence » pour le dépistage
Chaque jour, deux à trois nouvelles infections par le VIH ont lieu dans la capitale. Pour que la fin de l'épidémie ne soit pas un slogan, Vers Paris sans sida met l'accent sur l'accès au test de dépistage.
À la veille de la 30e Journée mondiale de lutte contre le sida, les pouvoirs publics multiplient les annonces sur le front du combat contre le VIH. L’État facilite l’accès aux préservatifs en les remboursant sur prescription, Paris choisit de mettre l’accent sur le dépistage. Pourquoi ? Parce que la ville de Paris concentre un grand nombre de personnes qui ignorent leur séropositivité. Selon le chiffre annoncé ce matin par France Lert, présidente de Vers Paris sans sida, 3 600 personnes séropositives sont non diagnostiquées dans la capitale. Et l’Île-de-France regroupe 50 % des nouveaux cas de séropositivité.
Le test de dépistage gratuit en laboratoire
Concrètement, le dispositif annoncé par Anne Souyris, adjointe à la Maire de Paris en charge de la santé est inédit. Il va permettre à quiconque de se rendre, sans prescription médicale, dans un laboratoire d’analyses pour demander un test VIH. Celui-ci sera entièrement gratuit. L’avantage des laboratoires d’analyse est qu’ils sont ouverts beaucoup plus largement que les centres de dépistage gratuits. Et qu’il y en a partout dans Paris.
L’objectif est de lever les obstacles pour les populations les plus vulnérables. « Il faudrait arriver à 300 000 nouveaux tests réalisés en deux ans afin d’atteindre le fameux 90 % de personnes séropositives dépistées », explique Eve Plenel, directrice de Vers Paris sans sida. « C’est ainsi que l’on peut espérer mettre fin au sida, en ajoutant à cette mesure la prise en charge et le traitement ».
Pour la mise en place de ce dispositif, Paris a dû obtenir l’accord de la Sécurité sociale. Ce matin durant la conférence de presse, son représentant Pierre Albertini a précisé que le dispositif nécessite encore des ajustements et qu’il devrait être opérationnel au second semestre 2019. L’opération, a-t-il souligné, sera évaluée pour être la plus efficace possible.
Renforcer la communication
Cette mesure passe aussi par le renforcement de la communication sur le VIH dans Paris. Eve Plenel explique qu’il faut maintenir un « bruit de fond » sur le dépistage à Paris. Les panneaux municipaux diffuseront donc des messages destinés à promouvoir localement des actions de dépistage. Des affiches spécifiques seront également diffusées dans les associations et lors d’événements communautaires, comme celle ci-dessous, qui s’adresse en particulier aux personnes afro-descendantes.
Vers Paris sans sida affirme aussi poursuivre ses efforts pour la distribution des autotests. L’association en a distribué 20 000 sur une année.
Parallèlement à l’accent mis sur le dépistage, Vers Paris sans sida continue de promouvoir le préservatif. Une nouvelle vidéo de Dr Naked, réalisé en partenariat avec Hornet, a d’ailleurs été présentée ce matin.
- « Je n’avais aucune idée que ça existait chez les mecs » : mal informés et invisibles dans la prévention, les gays face au papillomavirus
- « Je suis séropositif et je ne me considère pas comme quelqu'un de "sale" »
- « On a complètement changé les paradigmes » : comment les acteurs de prévention s'organisent pour réduire les risques face au chemsex
- Act Up-Paris alerte sur la saturation des centres de dépistage