« France, tu me fais honte »... l'autrice Wendy Delorme signe une lettre coup de poing pro-PMA
L'autrice française, mère d'enfants nés d'une PMA en Belgique, s'est indignée du choix du gouvernement de repousser le débat parlementaire à l'été 2019. Une prise de position salvatrice.
« Je vous parle en tant que femme en colère. » C’est un message poignant qu’a posté Wendy Delorme, l’autrice ouvertement lesbienne de Le Corps est une chimère, sur les réseaux sociaux ce week-end. Une lettre coup de poing, pour rappeler que derrière le débat sur l’ouverture de la PMA aux couples lesbiens et aux femmes célibataires, il existe des personnes, réelles, qui subissent de plein fouet les invectives.
« Je vous parle de la place de quelqu’une qui est allée en Belgique concevoir deux des trois enfants que j’élève », écrit la mère de 39 ans, avant de s’indigner sur la décision du gouvernement de repousser la présentation du projet de la loi au printemps 2019. « Une ordonnance de Hollande et la loi mariage aurait pu passer simplement, comme en Belgique où la question PMA/mariage n’a pas soulevé foule. Ce sont nos voisins. »
« La France, tu me fais honte »
L’autrice engagée rappelle aussi le parcours du combattant que subissent les femmes lesbiennes et bies qui vont continuer de devoir aller à l’étranger pour avoir recours à une PMA :
« J’écris de Bruxelles. J’écris de cette ville où une équipe médicale m’a reçue avec la mère de mes enfants voici quelques années, pour procéder à cet acte très simple médicalement qu’est une IAD. J’écris de la place d’une femme qui a dû se marier pour adopter les deux enfants sur trois qu’elle n’a pas portés. De la place d’une mère qui a dû demander à sa famille, à son entourage amical, à la nounou de ses enfants, à son médecin traitant, des lettres certifiant que oui je suis bien impliquée en tant que mère dans la vie des enfants que j’ai voulus, que j’élève, autour desquels ma vie s’organise, et qui m’appellent maman. »
Et de s’inquiéter sur l’interminable débat entourant l’ouverture de la PMA, qui ne semble jamais vouloir s’arrêter. « Les haineux de tous poils affûtent déjà leurs lames et tous les bien-pensants activent déjà leurs langues », s’alarme Wendy Delorme. Et de conclure d’un « la France, tu me fais honte » aussi salvateur que triste.