Au Royaume-Uni, une adoption sur huit est faite par des papas gays ou des mamans lesbiennes
Les chiffres de l'adoption y sont en baisse, mais le nombre de couples de même genre à adopter des enfants lui, demeure stable.
D’après une étude nationale britannique publiée le 15 novembre, un.e enfant sur huit adopté.e au cours de l’année 2017 l’a été par des couples de lesbiennes ou de gays. Sur Pink News, les chiffres ont été analysés : il en ressort que l’adoption a baissé de 30 % depuis 2015 au Royaume-Uni, passant ainsi de 5 360 à 3 820, mais que les adoptions faites par les couples de même genre, elles, restent au même niveau, à environ 450 par an.
« Il y a dix ans, seulement 80 adoptions concernaient des couples d’hommes ou de couples de femmes en Angleterre », a commenté Tor Docherty, membre du réseau de familles d’accueil et adoptant.e.s LGBT+ britannique New Family Social. « Aujourd’hui nous en sommes à plus de quatre cent adoptions par an sur les quatre dernières années consécutives, cela montre à quel point nous avons avancé. Il y a encore beaucoup de travail — et chaque cas de discrimination doit être signalé — pour que les personnes LGBT+ puissent vivre ce processus en toute confiance, où qu’elles se trouvent dans le pays ».
Quid de l’adoption homoparentale en France ?
Si nous ne pouvons que nous réjouir de ces bonnes nouvelles d’Outre-Manche, elles nous renvoient aussi invariablement aux complications qui persistent en France, cinq ans après la loi Taubira qui a ouvert le mariage à tous les couples et permis l’adoption aux couples lesbiens et gays. Si les chiffres du site gouvernemental sur l’adoption ne nous permettent pas un comparatif car ils n’ont pas bougé depuis 2010 — soit trois ans avant la loi sur le mariage pour tou.te.s — les témoignages de couples de même genre tentant le processus d’adoption, qui relève aujourd’hui encore d’un véritable parcours du combattant, font froid dans le dos.
Durant l’été 2018, un scandale a même révélé les pratiques discriminatoires de certains services d’adoption, notamment en Seine-Maritime. La responsable du service d’adoption local avait en effet dit au sujet des parents de même genre qu’ils étaient « eux-mêmes un peu atypiques par rapport à la norme sociale mais aussi la norme biologique [donc il faut que] leur projet supporte des profils d’enfants atypiques, un enfant dont personne ne veut ».
D’après une étude de l’Insee de 2011 parue en 2013, 10 % des couples de lesbiennes et d’hommes gays auraient des enfants en France, ce qui représentait alors 10 000 bébés, enfants et adolescents. On estime actuellement à 650 000 le nombre de personnes orphelines âgées de moins de 25 ans dans le pays.
- « Enfants atypiques » : une nouvelle plainte déposée contre le service adoption de Seine-Maritime
- « Un an après sa naissance, j'ai enfin pu adopter mon fils »
- #5ansMariagePourTous : entre célébration et revendications
- 3 questions à « Chez Papa Papou » et « Demande à tes mères »
- 3 questions à Mickaël et Kévin, le premier couple à avoir adopté un enfant dans son département
- Adoption : ouvertures d'enquêtes à Nancy et à Rouen pour discrimination à l'encontre des couples homosexuels
- Adoption, filiation... le parcours du combattant des couples homosexuels