Désolée Agnès Thill, le « lobby LGBT » n'existe pas (et c'est bien dommage)
Si le Lobby LGBT+ existait, elle serait chouette la vie, et pas que pour la contre allée. La rédaction de Komitid a laissé vagabonder son imagination pour rêver ce à quoi notre société ressemblerait si c'était le cas...
Chère Agnès Thill, vous n’êtes certes pas la seule à vous vautrer lamentablement dans l’écueil complotiste qu’est d’employer, au premier degré, l’expression « lobby LGBT ». D’autres s’y sont ridiculisé.e.s avant vous et nous avons hélas la certitude que votre relève est d’ores et déjà assurée en la matière.
Croyez bien que si puissant lobby LGBT+ il y avait, nous aurions déjà ouvert la PMA à tou.te.s — oui tou.te.s car cela concerne toutes les personnes assignées femme à la naissance, dont les hommes trans et certaines personnes non-binaires — depuis un moment et fermé définitivement l’autoroute ouverte par les derniers gouvernements successifs aux discours LGBTphobes type Manif pour tous.
Pour ne rien vous cacher, on a à la fois une grosse envie de vous engueuler copieusement… et aussi le curieux désir de vous remercier, à égale mesure, car le grand retour de ce mythe qui fait trembler les gardien.ne.s de l’ordre hétérosexualiste aura au moins eu le mérite de faire une fort agréable balade à nos imaginations.
Une France régie par le lobby LGBT+, ça donnerait quoi ?
Si le lobby LGBT+ existait, on aurait, tout d’abord, de chouettes cartes de membres. Et on pourrait la retirer à tout moment aux zozos qui se font la caution des ennemis de nos libertés et de nos droits.
Puisque l’on parle de droits, grâce à notre flamboyant lobby, nous n’aurions plus à réclamer le changement d’état civil libre et gratuit pour les personnes trans, la fin réelle des traitements hormonaux et mutilations imposées aux bébés et jeunes intersexes, la disparition de la mention du sexe sur nos états civils, un accès sans entraves à la procréation et à la filiation pour toutes les familles… puisque nous aurions obtenu tout ça en un claquement de doigts. Que de temps libéré pour régler d’autres pressantes questions de société comme le racisme, l’accessibilité globale des personnes en situation de handicap, l’accueil des personnes exilées et le réchauffement climatique, par exemple. Quelle efficacité !
Côté santé, l’éducation non-genrée et exempte de pudibonderies excessives ferait des merveilles : la prévalence de la dépression et des comportements suicidaires chez les personnes LGBT+ aura disparu et la transmission d’infections sexuellement transmissibles, toutes populations confondues, frôlerait un joyeux néant. Par ailleurs, le sexe n’étant plus un tabou grâce à une prévention accessible à tous et à toutes, les travailleurs et travailleuses du sexe seraient reconnues et respectées par toute la société.
La fin du fashion faux pas
Par les proverbiales aptitudes en bricolage des gouines, on aurait vaincu l’obsolescence programmée de nos technologies actuelles et casé tous les mini-félins errants de l’Hexagone dans de chaleureux foyers. Et avec la chatoyance légendaire de tous ces pédés, les tapis rouges, la rue et même les bancs usés de nos vieilles institutions ne seraient plus jamais le théâtre du funeste fashion faux pas qu’est l’ennui vestimentaire.
Dans les stades de foot, les insultes homophobes auraient disparues au profit, au mieux, d’encouragements bienveillants et au pire, de noms d’oiseaux désuets et non-oppressifs. Dans les transports, les consignes de sécurité seraient chantées et chorégraphiées sur Toxic. Aux épreuves du bac, on aurait au moins 51 % d’autrices (non, pas 50 %, y’a un retard monstre à rattraper avec ce fichu hétéro-patriarcat) à étudier. Et toutes les universités proposeraient des études de la masculinité pour en disséquer la toxicité, comme cela a été fait depuis les années 70 avec le concept de féminité, dans les cursus autrefois appelés théorie du djendeure par les désormais dinosaures d’Alliance Vita & co.
Dans les films, les séries, les publicités, les illustrations d’articles, les représentations collectives seraient le reflet exact de la société dans toute sa fabuleuse diversité, permettant à toutes et tous dans une heureuse sérénité, respectueuse des différences de chacune et de chacun. Et, naturellement, les licornes seraient devenues une espèce protégée à qui l’on ne couperait plus la corne dès la naissance pour servir l’hétéronormativité, violente idéologie d’un autre temps.
Le rêve, non ? En attendant, on a décidément du mal à comprendre deux choses avec le contexte social actuel de notre douce France : pourquoi la simple idée d’un lobby LGBT+ serait-elle menaçante ? Et surtout… pourquoi ne l’a-t-on pas encore créé, ce lobby ? Camarades, à nos plumes et nos paillettes, nous avons du pain sur la planche.
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phil86
Si la sexualité était vraiment libérée de tous ses tabous stupides issus pour la plupart de la religion les rapports sexuels entre personnes consentantes seraient libres et assumés dans le respect mutuel car je sexe est en lui même une bonne chose et le travail du sexe ne seraient plus nécessaire puisque chacun.e trouverait satisfaction dans son entourage social. Le travail du sexe est issu des contraintes exercées sur la sexualité par les tabous sociaux et conjugaux qui créent des frustrations que le travail du sexe vient combler.