« En liberté ! », « Seule la vie » et « Chacun pour tous » : notre critique ciné de la semaine
Une policière redresseuse d'erreur judiciaire, un couple d'amoureux et toute une équipe sportive paralympique sont les héros de notre sélection de films de la semaine.
En liberté !
Réalisation : Pierre Salvadori
Comédie – France – 2018
Distribution : Adèle Haenel (Yvonne), Pio Marmaï (Antoine), Damien Bonnard (Louis), Audrey Tautou (Agnès), Vincent Elbaz (Jean), Octave Bossuet (Théo)
Yvonne Santi, inspectrice de police, découvre que son défunt mari était un flic ripoux. Elle va tenter d’aider Antoine, un homme qu’il a fait incarcérer à tort pour couvrir ses méfaits.
Note : 3,5/5
Pierre Salvatori ose le mélange des genres, et nous livre une comédie policière surprenamment romantique. Il manie avec brio les dialogues et les situations loufoques et les combine à des scènes d’action vitaminées. Dans un registre comique qu’elle pratique malheureusement peu (si ce n’est dans Les Combattants en 2014), Adèle Haenel se montre aussi cocasse que touchante. Un équilibre complexe que maîtrise avec autant d’habileté son camarade Pio Marmaï. Ce sont d’ailleurs des retrouvailles cinématographiques, ces deux-là ayant été partenaires dans Alyah en 2012. En Liberté ! est une comédie enlevée avec un petit plus de sensibilité qui la rend attachante.
Seule la vie…
Réalisation : Dan Fogelman
Drame – Etats-Unis – 2018
Distribution : Oscar Isaac (Will), Olivia Wilde (Abby), Olivia Cooke (Dylan), Antonio Banderas (monsieur Saccione), Sergio Peris-Mencheta (Javier) Mandy Patinkin (Irwin), Laia Costa (Isabel), Annette Bening (Cait Morris), Àlex Monner (Rodrigo), Jean Smart (Linda)
Will est amoureux fou d’Abby. Elle est toute sa vie. Mais un jour, ce bonheur idyllique s’arrête tragiquement.
Note : 3/5
Dan Fogelman, essentiellement scénariste, et notamment de la série This Is Us, plonge avec délectation dans le mélo décomplexé. Entre New York et l’Espagne, les destins de ses protagonistes se croisent sur plusieurs générations. Rien ne nous est caché de leurs rencontres amoureuses, deuils, et drames familiaux. Ces afflictions qui fonctionnent très bien sur la durée d’une série, peinent à toutes tenir dans le cadre d’un seul film . Trop de personnages, trop de tics feuilletonesques, trop de sentimentalisme. On frôle l’indigestion. Heureusement, la mise en scène est inventive et le casting emballant. Pour peu que vous aimiez les histoires un peu tire-larmes, ce drame copieux est pour vous.
Chacun pour tous
Réalisation : Vianney Lebasque
Comédie – France – 2018
Distribution : Jean-Pierre Darroussin (Martin), Camelia Jordana (Julia), Ahmed Sylla (Stan), Olivier Barthelemy (Pippo), Estéban (André), Clément Langlais (Yohan), Vincent Chalembert (Freddie), Jérémie de Nicola (Michel), Walid Ben Mabrouk (Malik), Thomas de Pourquery (Sam)
Martin est entraîneur de l’équipe française de basketteurs déficients mentaux. Ses meilleurs joueurs le lâchent alors que les Jeux Paralympiques de Sydney approchent. Déterminé à ne pas perdre la subvention de sa fédération, il décide de tricher en les remplaçant par des joueurs valides…
Note : 3,5/5
Il souffle un grand esprit sportif et fraternel dans cette comédie feel-good menée tambour battant par Jean-Pierre Daroussin et une jolie troupe d’artistes, visiblement complices. Cette histoire de tricherie internationale pourrait paraitre dingue, si elle n’était pas véridique. En 2000, l’équipe d’Espagne avait gagné la médaille d’or en usant de ce subterfuge. Choquant, mais un sujet unique pour une comédie. Comme dans la team de basket du film, seuls deux des acteurs sont vraiment handicapés. C’était un peu risqué, mais Vianney Lebasque a eu le nez creux, puisque Vincent Chalembert et Clément Langlais sont formidables, et de loin les plus marrants de toute la bande !
Également à l’affiche cette semaine :
Silvio et les Autres (réalisé par Paolo Sorrentino) : une vision romancée et plus ou moins imaginaire de Silvio Berlusconi, l’homme d’affaire devenu politicien controversé. Dans la peau de « il Cavaliere », Toni Servillo est une fois de plus prodigieux. Le film, lui, est beaucoup trop long (2h38). Même s’il possède de vraie qualités cinématographiques, il se perd dans de trop nombreuses scènes clipesques inutiles.
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