Loi asile immigration, PMA… Gérard Collomb ne manquera pas aux personnes LGBT+
Le ministre de l'Intérieur quitte son poste et s'en retourne à Lyon. Retour sur les faits d'armes d'un politique loin d'être un allié des personnes LGBT+.
Dernier rebondissement du feuilleton du départ du gouvernement de Gérard Collomb : le ministre de l’Intérieur va enfin pouvoir retourner dans son fief de Lyon, le président Macron ayant finalement accepté sa démission ce mardi 3 octobre dans la soirée. Komitid en profite donc pour récapituler les (non) accomplissements du cacique de la politique en matière de droits LGBT+.
Un élu PS très Manif pour tous
Parmi les membres du gouvernement, Gérard Collomb était probablement l’un de ceux qui incarnait le mieux face réac de la planète Macron. En 2012, alors qu’il est maire de Lyon et sénateur Socialiste, Gérard Collomb affirme haute et fort son refus d’unir des couples de même sexe. Il brandit les mêmes arguments que l’opposition, à savoir le risque que cette avancée ne provoque l’extension de la PMA aux couples de femmes, puis l’ouverture de la GPA, et bien sûr, clou du spectacle « un risque de marchandisation des corps ».
« Je proposerai que l’on puisse résoudre le problème du chômage avant de s’attaquer aux problèmes civilisationnels »
Un argumentaire digne de la Manif pour tous. Et depuis ? Maintenant que l’extension de la PMA à toutes les femmes est au cœur du débat public depuis début septembre, Gérard Collomb n’a que peu été sollicité sur le sujet. À la rentrée 2017, il avait toutefois eu des propos assez déconcertants quant à cette possible avancée, remise alors sur le devant de la scène par Marlène Schiappa « Je proposerai que l’on puisse résoudre le problème du chômage avant de s’attaquer aux problèmes civilisationnels », avait-il affirmé avant d’estimer que l’accès à la PMA pour toutes les femmes « peut poser des problèmes ». Des problèmes, vous dites ? Gérard Collomb a en effet fait part d’inquiétudes pour le moins étonnantes – et un brin tirées par les cheveux – quant à la PMA : « Vous le savez, qu’on ne retrouve pas à un moment donné des gens qui, parce que vous êtes dans le même endroit et que vous recueillez beaucoup (de dons), puissent se retrouver cousins, dans les mêmes lieux, sans le savoir… » .
La loi asile-immigration : un texte « dangereux » pour les LGBT+
Parmi les faits d’armes de l’ex-premier flic de France, il faudra bien sûr retenir le projet de loi asile-immigration promulgué il y a un peu moins d’un mois. Un texte « dangereux » qui « consacre une véritable chute de droits pour les personnes étrangères », a estimé la Cimade, association dédiée au soutien des personnes migrantes.
Les associations LGBT+ et les organisation de lutte contre le VIH se sont fortement mobilisées contre la mise en place de cette loi qui prévoit un raccourcissement des délais d’examen des demandes d’asiles et une accélération des retours aux frontières. Selon elles, la réforme va fortement impacter les demandes d’asile des personnes LGBT+ et celles atteintes par le VIH, avec le risque de les renvoyer dans leur pays d’origine où elles seront en danger. « L’allongement de la durée de rétention jusqu’à 135 jours et la réduction des délais de demande d’asile et de recours vont restreindre les possibilités pour les personnes de faire valoir leur état de santé, leur orientation sexuelle ou identité de genre comme motifs de séjour », estimait plusieurs associations dont Aides, Acceptess T ou encore l’Ardhis.
Le 15 avril, les associations avaient répondu à l’appel du Bureau d’Accueil et d’Accompagnement des Migrants (BAAM) et avaient manifesté pour le retrait du projet de loi :
En mai dernier, la députée France Insoumise Danièle Obono s’était directement adressée à Gérard Collomb : « Chaque année, des demandes d’asile émanant de personnes réfugiées LGBTI ayant fui la persécution se heurtent à des obstacles bien spécifiques comme on le voit avec Moussa. M. Gérard Collomb, que comptez-vous faire pour que la France leur apporte accueil et protection ? ». Si la parlementaire évoque le nom de Moussa, c’est parce qu’il a fait les gros titres quelques semaines auparavant. Moussa, jeune bisexuel venu de Guinée, a été placé en centre de rétention avant une possible expulsion, alors même que sa vie était menacée dans son pays d’origine. Gérard Collomb n’avait jamais daigné s’exprimer sur l’affaire.
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expat
Je suis lyonnais d’origine. Lyon 5ème arrondissement et Lyon 2ème arrondissement sont pour le 5ème un fief de l’extrême droite, et pour le 2ème un fief catholique réac de la manif pour tous. Collomb drague depuis des décennies ces réac cathos du 2ème arrondissement. Mais, beaucoup de lyonnais en ont marre de lui, et de ses magouilles. Ma famille (parents, frères et soeurs vivent à Lyon) eux aussi en ont marre de ce looser. Pour ma part, je ne vis plus en France depuis des années.