Pakistan : le gouvernement embauche une fonctionnaire trans pour la première fois
Son employeur a même prévenu ses futur.e.s collègues : toute discrimination transphobe se terminera par un licenciement.
Un jour historique. Le gouvernement fédéral pakistanais vient de nommer pour la première fois une personne trans à un poste de fonctionnaire. D’après The Express Tribune, c’est le Benazir Income Support Programme (BISP), un programme fédéral de réduction de la pauvreté au Pakistan, qui a engagé Nomi, une femme trans.
« Je n’arrive toujours pas à croire que j’ai obtenu un poste de fonctionnaire respectable grâce à mes capacités », a déclaré Nomi. « Je vais pouvoir gagner de l’argent, être digne et respectée ». La jeune femme a été embauchée pour être cuisinière de la cantine du BISP à Islamabad, selon une annonce faite le 26 septembre dernier.
« Mon embauche est une réponse à ceux et celles, notamment ma famille et mes voisins, qui croient qu’une personne comme moi ne peut gagner sa vie que par des moyens illégaux », a expliqué celle qui n’a pas de diplôme en poche, à part un amour pour la cuisine. Selon Naveed Akbar, l’un des responsable du BISP, l’embauche de Nomi s’est fait uniquement sur son mérite professionnel. L’organisation gouvernementale a d’ailleurs prévenu qu’elle licencierait tout.e employé.e qui discriminerait la cuisinière.
Tournant historique
L’embauche de Nomi se fait alors que le Pakistan semble prendre un tournant historique sur les droits des personnes trans. En mai dernier, le pays s’était fait remarquer en passant une loi très progressiste, garantissant les droits des personnes trans et intersexes et interdisant la discrimination à leur égard. Mais du chemin reste à parcourir, comme l’explique la BBC. Les hommes trans sont quasiment absents de la sphère publique, tandis que les femmes trans sont encore trop souvent marginalisées, parfois même forcées à la prostitution.
Reste que, l’embauche de Nomi améliore la visibilité des personnes trans pakistanaises. Elle vient s’ajouter à la candidature de cinq femmes trans aux élections de juillet dernier et à l’embauche retentissante de la journaliste présentatrice Marvia Malik en mars dernier.