L'association OUTrans dépose une plainte contre la SoFECT auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés
Outrée par le questionnaire intrusif d'un médecin parisien de la SoFECT, l'asso OUTrans saisit la Commission nationale de l'informatique et des libertés.
Ce mardi 18 septembre, l’association féministe d’auto-support trans OUTrans a saisi la Commission nationale de l’informatique et des libertés au sujet de la SoFECT. Déjà dénoncée depuis de nombreuses années par les militant.e.s et associations trans pour ses propos transphobes, ses violences médicales et sa main mise sur les parcours de transition en France, la Société Française d’Études et de prise en Charge de la Transidentité est cette fois-ci dénoncée pour un questionnaire jugé intrusif à l’attention de sa future patientèle.
Les membres d’OUTrans ont porté plainte auprès de la CNIL suite à la découverte d’un questionnaire utilisé par le docteur Sébastien Machefaux, psychiatre à l’hôpital Saint-Anne et membre de l’antenne parisienne de la SoFECT. Dans ce formulaire – « obligatoire » en vue d’obtenir un premier rendez-vous, précise OUTrans – se trouveraient en effet des questions sur « la religion, l’appartenance ethnique et l’orientation sexuelle de la personne en attente de rendez-vous, ainsi que des membres de sa famille ».
Dans leur communiqué de presse, les membres de l’association se disent indigné.e.s et soulignent le fait que ces questions intrusives imposées à des personnes en situation de grande vulnérabilité dépassent du cadre légal français. Citant l’article 8 de la loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés qui interdit de « collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses ou l’appartenance syndicale des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à la vie sexuelle de celles-ci », OUTrans souhaite une fois de plus dénoncer les « pratiques abusives » de la SoFECT.
Contacté par Komitid, le docteur Machevaux n’a pas souhaité donner suite.
En guise de conclusion, les activistes de l’association réclament la dissolution de la SoFECT et « la formation des médecins et chirurgien.ne.s français.es pour un suivi médical de qualité, respectueux et dépsychiatrisé pour les personnes trans ».
SoFECT : l’heure est à l’offensive pour les militant.e.s trans
À l’approche de l’Existrans 2018, les actions de personnes concernées se multiplient et se complètent à l’encontre de la SoFECT. Le collectif Sooooo Infect vient en effet de se constituer et ses membres appellent à un die-in devant l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le 13 octobre prochain au matin, juste avant la dite manifestation.
Ce die-in est organisé pendant l’Assemblée Générale de la SoFECT, qui sera en plein congrès durant les 12 et 13 octobre 2018 à Paris. Le texte d’appel annonce qu’il s’agit d’un « rassemblement pour exprimer notre révolte contre les équipes hospitalières de la SOFECT : SO Infect ! qui nous pathologise, nous infantilise, nous humilie, et impose des normes hétérosexistes sur nos corps et nos esprits […] Contre la pathologisation des personnes trans, contre les protocoles trop longs et humiliants de la SoFECT, contre les mutilations des personnes intersexes ! »
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phil86
SoINFECT