La censure de « Rafiki » partiellement levée au Kenya

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« Notre Constitution est forte ! Merci à la liberté d'expression ! », s'est réjouie Wanuri Kahiu, la réalisatrice de la romance lesbienne, sur Twitter.

Les deux héroïnes de « Rafiki » - Météore Films
Les deux héroïnes de « Rafiki » - Météore Films

C’est une victoire pour les équipes du film. Vendredi 21 septembre, la Haute cour de Nairobi, capitale du Kenya, a finalement autorisé la diffusion de Rafiki pendant sept jours. Ce long-métrage, réalisé par la Kényane Wanuri Kahiu et qui raconte une histoire d’amour entre deux femmes, avait été censuré dans son pays d’origine.

« Je pleure ! Je suis tellement heureuse ! Notre Constitution est forte ! Merci à la liberté d’expression ! Nous avons réussi ! », a réagi Wanuri Kahiu dans un message sur Twitter publié depuis un aéroport français. La réalisatrice avait porté plainte le 10 septembre dernier contre le Kenya Film Classification Board (KFBC), l’organisme de régulation des films, et le procureur général du Kenya, pour protester contre la censure de son film. Cette interdiction l’empêchait en effet de concourir pour les Oscars l’année prochaine.


Selon RFI, la juge a estimé que Rafiki est loin d’être le premier film à traiter l’homosexualité comme thème artistique dans le pays. « Je ne suis pas convaincue que la société kényane soit si faible que son fondement moral sera ébranlé en voyant un tel film », a-t-elle avancé dans des propos rapportés par Gay Star News.

De son côté, le KFCB a fait part de sa réaction dans un communiqué. Rien de moins qu’une « tragédie » aux yeux du directeur général Ezekiel Mutua, « une honte d’avoir des films sur l’homosexualité pour définir la culture kényane », « une insulte pour ceux qui défendent la moralité ». « Cette tentative de normaliser l’homosexualité, c’est comme mettre de l’air conditionné en enfer », a-t-il tenté de comparer.


Mais Wanuri Kahiu a désormais la décision de la Haute cour de Nairobi avec elle. Son long-métrage va pouvoir être diffusé pendant sept jours dans son pays à compter du dimanche 23 septembre.


Premier film kényan sélectionné à Cannes cette année (catégorie Un certain regard), Rafiki est désormais en mesure de prétendre à la course aux Oscars en 2019.