Serbie : la Première ministre ouvertement lesbienne a participé à la Pride et ça n'a pas plu à tout le monde
Des activistes ont lancé une campagne pour empêcher les politiques qui ne font pas avancer les droits LGBT+ de se rendre à la Pride de Belgrade.
Non merci Madame. À bien des égards, Ana Brnabić est d’une grande rareté dans le monde politique serbe : première femme lesbienne élue première ministre en Serbie, elle est aussi la première cheffe d’État des Balkans a s’être rendue à une Marche des Fiertés en 2017. La femme politique a beau avoir renouvelé l’exercice ce dimanche 16 septembre, elle n’était pas la bienvenue. Explications.
L’ambiance était pourtant tout autre l’année dernière, explique la BBC. Le choix d’Ana Brnabić pour diriger le pays était vu comme positif par les activistes LGBT+ serbes. Lors de la Pride de Belgrade, la capitale du pays, elle s’était même faite accueillir par des pancartes « Ana est ici ». L’espoir était grand, tant les personnes LGBT+ sont encore souvent victimes de discriminations et de violence, dans un pays encore largement conservateur.
« Dites Oui ! »
Mais un an plus tard, les activistes estiment que rien n’a vraiment changé. En colère, certain.e.s militant.e.s ont lancé une campagne appelée « Dites non » (en réponse au slogan « Dites oui ! » de la semaine des fiertés), qui vise à empêcher les politiques de venir marcher lors de Pride, si eux et elles ne se sont pas investies dans la défense des droits LGBT+.
Si le gouvernement a adopté des lois anti-discrimination, celles-ci ne sont que trop rarement appliquées, explique PinkNews. Le mariage pour tous et toutes est loin d’être une priorité politique et 90 % de la population est contre l’adoption pour les couple de même sexe, d’après une étude récente. Ana Brnabić avait même choqué l’année dernière, en déclarant que les droits LGBT+ n’étaient pas une priorité.
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Reste que tous et toutes ne partagent pas l’opinion des militants « Dites non ». La Pride de Belgrade n’a été ré-autorisée qu’en 2014, les éditions précédentes ayant été fréquemment attaquées par des manifestant.e.s d’extrême droite.
Goran Miletic, l’un des organisateurs de la Marche, estime auprès de la BBC qu’il y a tout de même eu des progrès au cour des dernières années : « Si nous avions ouvert le centre [LGBT+] il y a dix ans, je suis certain qu’il aurait été démoli. Certaines personnes passent devant et disent “pédés” et partent. C’est un pas en avant – certaines personnes n’aiment pas ce qu’elles voient, mais nous sommes toujours là. »
« Les politiques doivent prendre part à la Parade et envoyer le message que “être gay est ok” », ajoute le militant. Politiques, ou non, des centaines de personnes sont en tout cas venues manifester leur fierté. Les images postées sur les réseaux sont fabuleuses.
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En Serbie, le Premier Ministre est une femme et lesbienne. En France, c’est un homme et hétéro. Après ça, Macron se dit progressiste. Je trouve que la Serbie a déjà fait un grand pas, en ayant une femme, lesbienne comme Premier Ministre. Le reste viendra…