Billie Jean King défend Serena Williams : « Quand une femme est émotive, elle est “hystérique” »
Plusieurs personnalités dont Billie Jean King ont fait part de leur soutien à Serena Williams après la finale sous tension de l'US Open et dénoncent aujourd'hui le deux-poids deux-mesures présent dans le sport.
C’est l’altercation qui fait couler beaucoup d’encre… et qui en ferait presque oublier la victoire de Naomi Osaka, désormais septième au classement mondial. Lors de la finale de l’US Open, son adversaire Serena Williams a été sanctionnée par l’arbitre Carlos Ramos pour coaching. La championne américaine a contesté la décision, se lançant dans une diatribe sur l’égalité femmes-hommes et traitant l’arbitre de menteur et de voleur.
Pour elle, la punition est injuste et surtout teintée de sexisme et de racisme. De nombreuses femmes (mais pas que) se sont empressées de la soutenir, à commencer par la tenniswoman ouvertement lesbienne Billie Jean King.
« Quand une femme est émotive, elle est “hystérique” et elle est pénalisée pour ça. Quand un homme fait la même chose, il est “véhément” et il n’y a pas de répercussions. Merci Serena d’avoir dénoncé ce deux-poids deux-mesures. Nous avons besoin de plus de voix pour le dire. »
Tennis macho
Billie Jean King s’est exprimée plus longuement dans une tribune publiée dans le Washington Post. Elle aussi a du taper du poing sur la table pour se faire entendre dans le tennis macho des années 70 : « Les femmes ont le droit de dénoncer l’injustice – autant qu’un homme. Je me suis retrouvée dans des situations similaires dans ma carrière ; une fois, j’ai même quitté le court en signe de protestation. Ce n’est pas le moment dont je suis le plus fière, mais c’est l’un de mes plus puissants. Je comprends ce qui a poussé Williams à faire ce qu’elle a fait. Et j’espère que chaque fille et femme qui a vu le match réalise qu’elles devraient toujours résister et défendre ce en quoi elles croient. Sinon, rien ne changera. »
Et Billie Jean King n’est pas la seule à avoir été scandalisée par la tournure prise par le match. La romancière et essayiste queer Roxane Gay a utilisé le meilleur exemple pour montrer la différence de traitement entre sportifs et sportives : « Les gens de mon âge se souviennent de John McEnroe. Voilà pourquoi nous savons que ce sont des conneries. Ce mec se mettait en rage en permanence. »
Roxane Gay a aussi dénoncé le traitement médiatique de la fin du match : « Vous auriez pu montrer le moment où sur le podium Serena a reconnu que Naomi avait très bien joué, a dit à la foule d’arrêter de huer, et a essayé de donner à la gagnante le moment qu’elle méritait. J’imagine qu’être feignant est plus facile que de ne pas être raciste. »
La journaliste féministe et queer Eloïse Bouton a elle aussi fait part de sa colère quant à la façon dont les médias français ont dépeint le comportement de Serena Williams :
Le footballeur français Vikash Dhorasoo, engagée dans la lutte contre les discriminations dans le sport, a lui aussi souligné la différence de traitement et la tolérance de certains comportements… lorsque ceux-ci viennent des hommes :
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