Exclu : Découvrez le premier épisode de « Gender Derby », la série sur le roller derby... et la transidentité
La série raconte Jasmin, un garçon trans et la vie de son équipe de roller derby. Tournée en format vertical, l'œuvre veut « inspirer » les personnes concernées.
« Je veux pas devenir un garçon, je suis un boy, un tomboy, je suis trans, je suis queer. » Jasmin, le personnage principal de la série documentaire Gender Derby, diffusée sur la plateforme IRL de France TV dès dimanche 9 septembre, est fascinant. L’œuvre raconte la transition, unique et personnelle, de Jasmin et son amour pour le roller derby.
Réalisée par l’auteure et réalisatrice Camille Ducellier, l’œuvre s’étale sur sept épisodes de sept minutes. Tous sont en format vertical, un choix assumé pour « provoquer un face à face avec Jasmin ». Frontale, la série raconte aussi la vie, les confrontations et les relations d’une équipe de roller derby, un sport électrisant méconnu. Chaque équipier et équipière y porte d’ailleurs un nom de combattante, celui de Jasmin ? Fouf la Rage.
Queer, féministe, urbaine, gender fluid et questionnante… Gender Derby est un petit bijou qui nous a beaucoup plu chez Komitid. En tant que partenaire de la série documentaire, nous vous proposons en exclusivité de visionner le premier épisode. Regardez plutôt :
Pour la suite, un épisode inédit sera diffusé à partir du 9 septembre, tous les dimanches à 18h sur IRL. En attendant, nous avons pu discuter avec l’artiste et réalisatrice Camille Ducellier, qui explique avoir voulu faire une série dans laquelle les personnes concernées peuvent s’identifier.
Quelle était votre intention derrière Gender Derby ?
Camille Ducellier : Dans mon travail, je cherche toujours à défendre les territoires dits des cultures minoritaires. Avec Jasmin, mais aussi les personnages secondaires, je voulais donner la parole à des personnes qui sont peu médiatisées ou dont les histoires sont toujours racontées sur le même axe. Ce que je voulais montrer, ce n’est pas un parcours binaire, mais la fluidité des genres, la fluidité des corps et des gens.
Pourquoi avoir choisi de tourner la série en format portrait ?
C. D. : Ce format portrait, vertical, venant des arts plastiques, m’a fait penser à l’histoire du portrait, à la peinture et au tableau. Je voulais l’utiliser, d’abord parce que le cadre oblige a penser autrement la composition de l’image. L’autre chose, c’est que du coup on peut montrer le personnage de Jasmin de plein pied. Je trouvais cela important que les personnes queers soient montrées debout, de plein pied et fiers.
« Ce que je voulais, c’est que les personnages soient un support d’identification pour ceux et celles qui se questionnent. »
Qui cherchiez vous à toucher avec Gender Derby ?
C. D. : J’espère toucher un public le plus large possible. J’ai essayé de faire en sorte que la série soit la plus accessible possible, y compris pour les personnes jeunes et les adolescent.e.s qui se posent des questions sur leur identité de genre. Ce que je voulais, c’est que les personnages soient un support d’identification pour ceux et celles qui se questionnent, que Jasmin et les autres ne soient ni dans le cliché, ni dans le pathos, mais qu’ils et elles puissent inspirer.
Il y a aussi une dimension pédagogique dans mon travail, même si je respecte la langue communautaire. Au fond, ce n’est pas grave, on fait rentrer les gens dans l’univers queer quand même, en leur donnant des éléments de contexte.
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