Besançon : agressions homophobes en série dans un parc du centre-ville
Depuis le mois de juillet, huit plaintes ont été déposées pour des agressions dans le parc Micaud. Le caractère homophobe de cinq de ces agressions ne fait aucun doute, selon la police.
Les agressions homophobes se multiplient à Besançon. Depuis le mois de juillet, ce ne sont pas moins de huit attaques qui ont été perpétrées à la nuit tombée dans le parc Micaud, en plein centre-ville. La police a confirmé à L’Est Républicain, mercredi 5 septembre que huit plaintes pour agressions ont été déposées au commissariat de la Gare d’Eau. Parmi elles, et cela ne fait aucun doute pour les autorités, cinq sont à caractère homophobe.
Les victimes ont rapporté des faits d’une grande violence, des passages à tabac sans mobile apparent mais avec la ferme volonté de faire souffrir, analyse le quotidien local. Selon le commissaire, plusieurs individus sévissent dans ce parc identifié comme un lieu de rencontres entre gays, « entre quatre et dix au maximum », « tous adolescents ou très jeunes adultes ».
Le témoignage glaçant d’une victime
L’Est Républicain a pu s’entretenir avec Marc, agressé au cours du mois de juillet alors qu’il se rendait au parc Micaud. « Quand ils m’ont encerclé, j’ai compris que j’allais vivre le pire moment de ma vie. (…) Je ne sais pas me battre, j’étais en claquettes, et ma première pensée a été “encaisse au mieux les coups et ne fait rien’’. (…) Il y avait quelque chose de froid, de systématique dans leur agression. », raconte Marc, encore sous le choc et effrayé à l’idée de se balader dans sa ville.
« J’ai tout vu, tout connu en termes d’homophobie, mais ça, jamais. »
« Alors que j’étais au sol, ils m’ont demandé de courir, pour mieux me faire des balayettes ensuite. À un moment donné, j’ai entendu l’un d’eux dire “faites attention à ne pas le tuer’’. C’était une bonne nouvelle, car j’ai cru que j’allais y passer. Finalement, j’ai réussi à arriver près des berges. (…) Il y avait un couple assis sur un banc, ça a suffi à les faire fuir. » Et Marc de conclure : « J’ai tout vu, tout connu en termes d’homophobie, mais ça, jamais. Ce qui m’obsède aujourd’hui, quand j’y repense, c’est “est-ce que j’ai baissé les yeux devant eux ?’’ C’est abominable ».
Face à cette vague d’agressions, la police a lancé un appel pour que des témoins ou d’autres victimes se manifestent. L’anonymat est possible, il vous suffit de vous signaler auprès du commissariat de la Gare d’Eau (03 81 21 11 22).
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