Lille : un couple de lesbiennes aspergées d'eau de Javel et de peinture noire
Les faits se sont déroulés lors de la braderie annuelle de la ville. Pour le couple, l'intention était clairement homophobe.
« On ne s’en est rendues compte que plus tard. » Au bout du téléphone, Aurélie Merlo n’en revient toujours pas. Alors qu’elle se baladait avec sa petite amie dimanche 2 septembre à la braderie de Lille, le couple s’est retrouvé aspergé d’eau de Javel et de peinture noire. Un acte dont elles n’ont compris la dimension homophobe que plus tard.
C’est dans un tweet qu’Aurélie Merlo, une informaticienne de 32 ans, a dénoncé les faits, photos de vêtements décolorés à l’appui. Que s’est-il passé ? D’après la jeune femme, contactée par Komitid, le couple se trouvait au croisement de la rue Jeanne d’Arc et de l’avenue de la Liberté vers 17 heures. « J’ai senti quelque chose de mouillé sur mon avant-bras gauche », raconte la jeune femme. « Ce n’est qu’un peu plus tard que j’ai compris que c’était de l’eau de Javel. »
Surprises, les deux femmes décident de s’arrêter et remarquent d’autres traces sur leurs vêtements. C’est à ce moment que la compagne d’Aurélie Merlo « se prend une giclée de peinture noire sur le bras ». Impossible pour le couple de trouver l’arroseur ou l’arroseuse, au vu de la foule durant l’évènement annuel. Les deux femmes décident alors de rentrer chez elles, et découvrent un peu plus tard que l’un de leur sac à dos a lui aussi été aspergé d’eau de javel.
« Nous sommes très en colère »
Homophobie ? Pour Aurélie Merlo, cela ne fait pas de doute : « On ne se tenait pas la main quand c’est arrivé, mais nous le faisions quelques minutes plus tôt. On nous a probablement repérées. »
« On s’est dit naïvement que c’était un artiste de rue », raconte-t-elle. « Ce n’est qu’une fois chez nous que nous avons entendu parlé de deux autres cas similaires sur internet, c’est là que nous nous sommes dit que c’était de l’homophobie. » On trouve effectivement deux autres témoignages sur Twitter rapportant des faits similaires. Sur Twitter, Vause explique s’être elle aussi pris de la « javel mélangée à de la peinture » parce qu’« on est lesbiennes ». Contactée par Komitid, l’utilisatrice de Twitter n’a pour l’instant pas répondu.
Aurélie, Lilloise depuis huit ans, ne s’« attendait pas à ça » : « Ce genre de chose, c’est nouveau. Jusqu’à présent nous n’avions pas eu de problèmes, à part quelques remarques. » L’informaticienne explique avoir l’intention de porter plainte ce lundi 3 septembre. « Nous sommes très en colère », raconte-t-elle. « Nous ne pensions pas porter plainte, mais nous allons le faire ce soir. » La police lilloise, qui a procédé à bon nombres d’arrestations lors de la braderie de ce week-end, n’a pour l’instant pas réagi.
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La personne qui a fait ça, devait certainement les connaître. Je ne vois aucune autre explication car ce n’est pas marqué sur leur front qu’elles sont lesbiennes.