OSCE : 15 pays demandent (enfin) à la Russie de s'expliquer sur la situation en Tchétchénie
Le pays a toujours nié le kidnapping et la torture dont sont victimes les personnnes LGBT+ de la république semi-autonome.
Mieux vaut tard que jamais. 15 pays appartenant à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont demandé cette semaine à la Russie de s’expliquer sur l’absence de réponse adressée à la crise tchétchène. Il y a un peu plus d’un ans, le quotidien Novaya Gazeta révélait dans une enquête glaçante l’existence en Tchétchénie d’une « purge homosexuelle », menée par le pouvoir du président Ramzan Kadyrov.
Les révélations avaient provoqué la condamnation de la communauté internationale. Et depuis ? Rien, ou si peu. La Russie se borne à dire qu’il n’y a pas de problème dans la république semi-indépendente, tandis que le kidnapping, la torture et l’assassinat des personnes LGBT+ continue sur place.
Mécanisme de Vienne
C’est certainement ce qui a poussé les quinze pays à signer un document demandant des réponses à la Russie pour « son refus apparent d’adresser ces sérieuses violations des droits humains ». En signant cette lettre, le Canada, le Danemark, l’Estonie, la France, la Finlande, l’Allemagne, l’Islande, l’Irlande, la Lettonie, la Lituanie, les Pays Bas, la Norvège, la Suède, le Royaume-Uni et les États-Unis, ont activé le « Mécanisme de Vienne ». L’outil, rarement utilisé, force la Russie à donner une réponse au conseil de l’OSCE sous dix jours.
La lettre explique que les gouvernements « ont observé des violations des droits humains en Tchétchénie » et note que « durant les 20 derniers mois, la Fédération de Russie n’a pas donné de réponse substantielle ». Pire, la Russie « a nié les rapports crédibles d’organisations internationales, de journalistes et de la société civile, demandant aux délégations de l’OSCE de “nous informer correctement” et nous accusant de répandre des fake news provenant d’Internet. »
Si la Russie décide de ne pas répondre aux questions des gouvernements internationaux, ceux-ci pourront alors invoquer le « Mécanisme de Moscou », explique Human Rights Watch. Seulement utilisé à deux autres occasion depuis la création de l’OSCE, l’outil permettra à l’organisation internationale de réaliser une enquête sur la situation tchétchène. Mais pas d’y mettre fin.
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