Ces prêtres veulent purifier les LGBT+ à l'eau bénite... mais cela se retourne contre eux

La mode est un éternel recommencement. Y compris dans certaines pratiques religieuses, il faut croire. Face à la multiplication des marches des fiertés partout dans le monde, grandes et petites villes, camps de réfugié.e.s et ce, malgré la répression sévère dans certains pays, les détesteurs de l’arc-en-ciel s’organisent pour rétablir le saint ordre hétérosexuel… et s’en retournent aux bonnes vieilles méthodes. À l’est, du côté des chrétiens orthodoxes, la riposte dernier cri se fait à l’eau bénite.

Après le passage de la marche des fiertés d’Odessa, en Ukraine, ce 18 août, un prêtre orthodoxe, Oleg Mokryak, a organisé une déambulation pour nettoyer la ville de toutes ces vilaines ondes queer. Accompagné de quelques dizaines de personnes munies d’icônes et d’autres objets de dévotion, il a sérieusement descendu son stock d’eau bénite pour purifier le parcours emprunté par la pride dans la ville en entonnant des chants liturgiques… Le tout, sous le regard amusé des passant.e.s et leurs smartphones, à qui il a pris soin d’expliquer sa démarche.

La contre-allée contre-attaque

Très fier d’avoir sauvé Odessa de la blasphématoire propagande homosexuelle, le prêtre a partagé une vidéo haute définition de son exorcisme aqueux sur Facebook. Mais il devrait se méfier, car un de ses camarades a eu des ennuis la dernière fois qu’il a eu recours à l’eau bénite pour chasser un démon saphique en Moldavie…

En effet, le prêtre orthodoxe moldave Ghenadie Valuţa, « obsédé par les LGBTI  », mène une véritable croisade pour l’hétérosexualité à l’eau bénite. Depuis plusieurs années, il se rendrait aux événements queer du pays pour en asperger généreusement les pêcheurs et pêcheresses venu.e.s y prendre part. Seulement Angelica Frolov, militante lesbienne, a décidé de ne pas se laisser faire. Arrosée du liquide béni par le religieux lors d’un débat télévisé après avoir évoqué ses non-convictions spirituelles en 2014, elle a porté plainte. Et la messe dite par la justice n’a pas été très à son goût : il doit lui verser 615 euros pour couvrir les frais juridiques, et s’excuser publiquement.

Voilà une situation qui nous rappelle curieusement cette pride d’Istanbul de 2015, où la police, voulant disperser les manifestant.e.s à coup de canons à eau, avait créé un arc-en-ciel…

Police in Turkey try to stop Pride parade with water cannons, accidentally creates rainbows