« Ne laisse pas tomber la savonnette » : homophobie et anti-trumpisme font toujours bon ménage
Deux proches de Donald Trump ont plaidé coupable pour corruption et blanchiment (entres autres) et ont emporté le président sous le feu de la vindicte populaire. Mais tous les coups ne sont pas permis.
Lorsque les proches conseillers de Donald Trump, Paul Manafort et Michael Cohen, sont passés devant les tribunaux, mardi 21 août, ils ont plaidé coupable de corruption, fraude fiscale et bancaire…
Michael Cohen a également avancé que le président Trump trempait dans les mêmes eaux troubles qu’eux, en expliquant qu’il avait payé le silence d’une femme qui accusait le magnat d’agression sexuelle. Ce faisant, ils font face à de possibles peines de prison et sont surtout exposés à la vindicte populaire.
Malheureusement, comme c’est souvent le cas, cette réaction populaire est tombée dans l’écueil de l’homophobie, et quel écueil : la menace de sodomie en prison. C’est une plaisanterie qui faire rire dans les fameux vestiaires qui plaisent à Trump. Des « locker-room talks » comme il les appelle : la menace du viol en prison, pour les hommes, se résument en un conseil supposé être drôle, au mieux cynique : « ne laisse pas tomber la savonnette ».
Sur Twitter, l’expression est partie comme une traînée de poudre avec de nombreux nombreux tweets, avec force GIFS de bon aloi.
Traduction : « Normalement, je ne donne pas de conseil aux gens que je méprise, mais j’ai ce petit quelque chose pour Sarah Sanders, Michael Cohen, Paul Manafort et Donald Trump : quand vous arrivez en prison gardez vous bien de faire tomber la savonnette dans la douche. »
Traduction : « On sait tous qu’il va faire tomber souvent la savonnette dans la douche avec ses toutes petites mains ! ! ! » (pour rappel, les mains de Trump sont souvent utilisées par ses détracteurs et détractrices pour le déviriliser).
Traduction : « Fais pas tomber la savonnette chère mademoiselle Michael Cohen »
Traduction : « Le karma est une chienne, mon petit Mickey ! Profite bien de la prison. Un petit conseil : ne te penche pas pour ramasser le savon ».
Une rhétorique haineuse
Encore une fois, plus d’un mois après le scandale qui a entouré les caricatures homophobes mettant en scène Trump et Poutine dans le New York Times, le message n’est pas passé. Non ce n’est pas OK de critiquer une personnalité politique, ou un scandale politique, en utilisant des allusions homophobes supposément dévirilisantes (car, encore une fois, dans l’imaginaire populaire, la personne recevant la sodomie serait dévirilisée). Quand ces allusions impliquent le viol, la plaisanterie homophobe vire à l’ignoble.
À Komitid, on vous en parlait justement par ici :
Une étude de 2012 a montré que chaque année, 200 000 personnes étaient agressées sexuellement dans les prisons américaines (10 % de ces agressions étaient suivies d’une enquête).
-
expat
Pas cette pétition mais élection (saleté de correcteur automatique).
-
expat
Trump mériterait de se faire prendre à sec, car c’est un enfoiré d’homophobe. Désolé mais ce type est répugnant. C’est Hillary Clinton qui saurait dû gagner cette pétition, et non ce crétin.