« Paris loves you » : on vous raconte la cérémonie d'ouverture des Gay Games
Entre joie, émotion et petits couacs, la cérémonie d'ouverture des 10ème Gay Games s'est tenue à Paris samedi 4 août. Komitid y était et vous résume la soirée.
« Ce soir, on est tous des super-héros. » Certes, c’est un petit peu naïf et un petit peu convenu, mais si l’on devait choisir une phrase pour résumer la soirée d’ouverture des Gay Games, ce serait celle-ci. Le comité d’organisation de la cérémonie sportive inclusive avait mis les petits plats dans les grands pour cette soirée, organisée le samedi 4 août au Stade Jean Bouin dans le XVIe arrondissement parisien.
Le rendez-vous était donné des 17h, sur le parvis du stade. L’occasion pour les presque 10 000 participant.e.s et bénévoles de célébrer l’organisation de ces 10ème jeux inclusifs dans la capitale française. Musique, ballons colorés, drag queens et grand sourires… il y avait comme un petit parfum de Pride à retardement, malgré la chaleur caniculaire de ce début de moi d’août. Les simples spectateurs et spectatrices, quant à eux et elles, étaient invitées à s’installer dans les gradins pour admirer la parade des nations participantes.
C’est donc à 19h30, avec un peu de retard et dans un stade au public clairsemé, que la délégation de San Francisco est entrée en scène, encouragée par les deux hosts de la soirée. Les pays se sont ensuite enchaînés dans l’ordre alphabétique, sur le modèle des Jeux Olympiques, à la différence qu’ici les athlètes ne sont pas professionnels. Jeunes, vieux, vielles, valides et handicapé.e.s se sont côtoyées sur la pelouse, dans une ferveur qu’il était difficile de ne pas partager.
Cette parade des nations aura duré presque deux heures. On citera, en vrac, la délégation britannique, venue avec un drapeau européen, un marching band très sérieux, ou encore la délégation russe, acclamée par la foule. Mais aussi des pays comme l’Arabie Saoudite ou le Nigeria, pour lequel un ou une seule athlète s’est déplacé. Un rappel que l’homosexualité est encore et toujours criminalisée dans de nombreuses parties du monde.
Encouragé.e.s par des équipes de cheerleading, ce sont au final près de 10 000 personnes qui sont entrées dans le stade, avant d’aller s’installer dans les gradins. C’est à la France, en tant que pays hôte, qu’est revenu la tâche de clôturer cette parade. Impossible de ne pas lire la joie sur les visages des 2000 participant.e.s. Le public parisien aura même eu le droit à une Marseillaise spontanée, chantée à capella par un participant.
Huées et applaudissements
À presque 21h30, les gradins ne sont toujours pas complètement remplis mais qu’importe, c’est l’heure pour le spectacle son et lumière de commencer. Au programme, un show très cirque, des chansons et des acrobaties plutôt réussies. Certes La vie en rose, c’est un peu cliché et oui, la cérémonie tire un petit peu en longueur. Mais on ne peut être qu’impressionnés par ce ce que Paris 2018, qui organise ces jeux, a été capable d’organiser avec un tout petit budget.
« Vous gagnez quand vous pouvez être ce que vous êtes »
Puis vient le temps des discours : d’abord ceux des co-président.e.s de Paris 2018, qui remercient les bénévoles qui ont permis l’organisation de ces « mondiaux de la diversité ». « Vous gagnez quand vous pouvez être ce que vous êtes », entend-on. C’est au tour de la parole politique de s’exprimer. On ne trouve rien à redire au discours de la maire de Paris, Anne Hidalgo qui explique que « tous différents nous sommes plus fort » avant de conclure, « Paris loves you ». La ministre des Sports Laura Flessel, très applaudie également, en profite pour rappeler qu’elle était la marraine de la candidature des Gay Games parisiens, avant de rentrer au gouvernement.
Il aura fallu l’arrivée de Patrick Karam, vice-président de la Région Île-de-France en charge des Sports, pour réveiller un peu les spectateurs. Dans un discours parlant uniquement « des homosexuels » et insistant beaucoup sur l’aspect festif de l’évènement, l’homme politique a trouvé le moyen de mentionner l’engagement contre l’homophobie de Valérie Pécresse. Un discours qui ne passe pas auprès de ceux et celles qui n’ont pas oublié que la présidente de région a longtemps été proche de La Manif pour tous. L’élu de droite finira par être hué par les spectateurs et spectatrices, un moment très politique dans une cérémonie un peu policée.
« I can’t believe I’m in Paris »
Réunis sur scène, les politiques et organisteur.rices en ont profité que c’était en France que la Déclaration des droits de l’homme avait été initiée. L’occasion pour le groupe de présenter une nouvelle version, cette fois inclusive. C’est finalement un tout petit peu avant minuit que la flamme des jeux finit par être allumée, au son d’une chorale installée dans les gradins. Pour ceux et celles qui veulent continuer à faire la fête, c’est direction le Grand Palais. Pour les autres, ce sera repos, histoire d’être frais pour le début des épreuves ce dimanche.
« I can’t believe I’m in Paris », entend-on en sortant du stade. À bien y réfléchir, on se dit que nous aussi nous avons du mal à y croire. Il y a juste 15 ans, personne n’aurait imaginé que la capitale française puisse organiser les Gay Games, tout en étant soutenue par l’État. La preuve du chemin parcouru ? Oui, mais la prochaine fois on aimerait bien voir Emmanuel Macron en personne venir les ouvrir, ces Gay Games.
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