Les internautes ont tranché : l'âge n'est pas une excuse pour les propos LGBTphobes, racistes, sexistes
Après une sortie homophobe de John Cleese des Monty Python, une agence a lancé un sondage pour savoir si l'âge était une excuse pour ce type de propos. La réponse tient en trois lettres : non.
Lors d’une interview cousue de blagues homophobes de John Cleese, star des Monty Python, sur BBC Radio 4 le 31 juillet 2018, l’humoriste avait regretté de ne pas pouvoir utiliser le mot « pédé » pour qualifier son camarade feu Graham Chapman. Il a ensuite repris la mauvaise blague de son comparse Terry Gilliam qui, au début du mois de juillet, s’était lui aussi illustré par des propos problématiques sur la BBC en déclarant qu’il se définissait comme « une lesbienne noire en transition », alors qu’il était interrogé sur la notion de diversité.
Suite à l’enchaînement de ces déclarations qui hérissent le poil et des débats qui en ont découlé en ligne, l’inévitable argument de l’âge et de la différence de génération a refait surface sur les réseaux sociaux. Surfant sur cette vague, le cabinet d’études YouGov a décidé d’interroger les internautes afin de savoir ce que cette rhétorique du vieil âge comme excuse aux propos oppressifs valait. Sur un échantillon représentatif de la population britannique de 4 618 personnes, il se trouve donc que pour 63 % des personnes sondées, l’âge ne rend pas les propos racistes, homophobes ou sexistes plus faciles à pardonner (contre 24 % des personnes interrogées qui se voient plus indulgentes envers leurs aînées).
Âgisme ?
L’âge n’est pas une excuse pour dire n’importe quoi et s’en tirer sans se faire reprendre, c’est désormais officiel. Vous avez l’impression que ces chiffres enfoncent des portes ouvertes ? Mais combien de nos connaissances, ou de nos proches, invoquent-t-elles encore régulièrement l’argument de l’âge comme prétexte à des propos homophobes, lesbophobes, biphobes, transphobes, racistes, validistes… Que celle ou celui qui n’a jamais entendu « nan mais c’est générationnel, tu comprends-han… » après avoir repris une personne plus âgée pour une blague ou remarque oppressive nous jette le premier point Desproges ! D’autant que dédouaner une personne de ses capacités de réflexion et d’empathie flirte quand même gentiment avec l’âgisme, puisque l’on parle de discriminations.
- « Dans le 93, avec un transsexuel on a une espérance de vie de un mètre » : l'humoriste Elsa Barrère s'illustre par un sketch transphobe
- Lesbophobie et transphobie ordinaires en milieu gynécologique : « ce qu'il s'est passé n'était pas normal »
- LGBTQI-phobies : un groupe parlementaire pour « remettre la question au cœur du débat »
- Libérez, délivrez… les méchants de Disney !