À peine libérées, retour à la case prison pour les Pussy Riot
Après une peine de 15 jours de prison pour leur action durant la finale de la Coupe du Monde de Football 2018 en Russie pour alerter sur la violence de l'état policier de Poutine, les Pussy Riot ont été remises en liberté. Mais cela n'aura duré que quelques secondes à peine.
Des images glaçantes. Sur la vidéo tournée ce lundi 30 juillet par les médias qui attendaient trois des quatre membres de Pussy Riot, on lit nettement le choc des activistes de se voir de nouveau arrêtées, à peine sorties de prison. Les activistes venaient de passer une dernière nuit au commissariat après avoir fait une flamboyante action politique sur la pelouse du stade où se déroulait la finale du Mondial 2018 de Russie le 15 juillet dernier.
Sur la vidéo, on peut entendre Veronika Nikulshina (celle qui a fait un high five historique à Kylian Mbappé) redescendre après un « wouhou ! » lâché de bon coeur une fois la porte de la maison d’arrêt ouverte, en disant « bon, c’est quoi encore ça ? ».
Sans autre forme de procès, elle ainsi qu’Olga Pakhtusova et Olga Kurachyova ont été directement embarquées, manu militari, dans un fourgon de police d’ailleurs bien garni d’agents des forces de l’ordre… On peut entendre les activistes demander ce qu’il se passe, face aux policiers qui semblent à peine murmurer la raison de cette brutale arrestation. Olga Kurachyova prend donc le temps de le faire savoir devant la caméra, demandant à des agents son nom et son matricule, des explications, et insistant sur le fait qu’elle n’entend rien de ce qui se dit, avant d’être poussée elle aussi dans le véhicule de la maréchaussée.
10 jours de plus
Piotr Verzilov a lui aussi été arrêté, a fait savoir le groupe militant féministo-punk et allié de longue date des luttes LGBT+ en Russie. La raison de cette nouvelle détention pour ce groupe radical de militant.e.s ? « Organisation d’événements publics sans autorisation ». Une nouvelle offense qui pourrait leur coûter 10 jours additionnels derrière les barreaux, précise un tweet du compte officiel des Pussy Riot.
Dans un message qui retourne les tripes Veronika Nikulshina a ensuite fait le point sur la situation sur Twitter : « Nous passons la nuit au poste, dans des cellules différentes. Ils vont me déshabiller, me fouiller et tout me prendre. Le procès est demain. Venez. Amour sur vous ».
Et après ces potentiels 10 jours de prison de plus, on se demande quel prétexte la juridiction russe (dont feu Anna Politkovskaïa et de nombreux.ses militants et militantes des droits humains en Russie ont dénoncé la corruption par le régime de Vladimir Poutine) trouvera pour les priver une fois de plus de leur liberté. Ou pour les envoyer en Sibérie comme ce fut le cas pour Maria Alyokhina et Nadezhda Tolokonnikova après la prière punk dans la Cathédrale orthodoxe du Christ Saint Sauveur à Moscou, en 2012… En réaction, le hashtag #FreePussyRiot fleurit de nouveau sur la toile, pour soutenir ces activistes et saluer leur courage face à la répression sans pitié qui s’abat de plus en plus fort sur toute forme opposition politique en Russie.
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